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Les 4 Saisons - BR & H Finance
mi-septembre 2024

En début de mois, nous aimons nous faire peur: le marché chute, puis se reprend. Le consommateur chinois est toujours aux abonnés absents et le secteur du luxe souffre. Dans cette édition, nous retrouvons Pierre et sa famille de retour de vacances. Nous utilisons l'exemple de Paramount pour expliquer comment les diffuseurs ont désormais la main. Enfin, nous revenons sur une tendance actuelle: celle de renoncer à sa nationalité française.
Revue de marché
Bis repetita, les mois se suivent et se ressemblent
Après les montagnes russes (voir plus bas) du début août , nous voilà repartis pour un nouveau tour de manège en ce début de septembre.
Le S&P500 a regagné 4% la semaine dernière, après avoir chuté de 4.25% la semaine précédente, le ramenant ainsi près de ses records. En Europe, comme souvent, c’est plutôt « deux pas en arrière, un pas en avant ». L’indice STOXX Europe 600 n’a récupéré que 1.9% après avoir perdu 3.6% lors de la première semaine de septembre, mais lui aussi se rapproche de son record du 3 juin dernier.
La semaine dernière, la BCE a réduit son taux directeur de 0.25%, le ramenant à 3.50%. En France, un déficit prévu de 5.6% pour 2024 (sic) et Michel Barnier comme Premier ministre (re-sic) semblent avoir rassuré le marché, réduisant le coût du risque pour la France à 0.28% par an, en baisse de 0.04% sur les quinze derniers jours. Pour ceux qui ne connaissent pas les CDS, cette baisse est une bonne nouvelle : elle signifie que le coût de l'assurance contre le risque de défaut de la France a diminué.
Dans quelques heures, la FED devrait abaisser ses taux, et le marché hésite entre une baisse de 0.25% ou 0.50%. Il est difficile de prédire l'impact exact sur le marché boursier et les devises, bien que le yen devrait réagir (il est proche de son plus haut depuis 1 an à 142Y pour 1$). La Banque d'Angleterre et la Banque du Japon doivent également se prononcer, mais aucun changement significatif n'est attendu de leur côté.
En Suisse, nous n’en ressentons que peu les effets à la pompe mais le pétrole est à son plus bas de l’année ($72.8) tandis que l’or, lui, fleurte avec ses plus hauts ($2’580).

Top 20 / Bottom 20
Tandis que Kering (-12.1%), Hermes (-11.7%), Burberry (-10.9%), Ferragamo (-17%), LVMH (-10.4%) et Moncler (-10.3%) accusent le coup, Capri Holding (+11.7%) et Ralph Lauren (+7.6%) tirent leurs épingles du jeu. Capri Holding regroupe les marques Versace, Jimmy Choo et Michael Kors. L’horlogerie est également à la peine avec Swatch Group (-14%) et Richemont (-11.21%). Le monde du luxe Européen, très dépendant de l’Asie et de la Chine en particulier, ne semble pas trouver de relais de croissance.
Dans les compagnies au top, la première et la quatrième places sont occupées par Palantir (+15.8%) et Meituan (+8.8%). Ces 2 compagnies dont on ne connait pas forcément l’activité ont un point commun; leur nom a une signification en relation avec leurs activités:
Palantir (US) développe des logiciels permettant aux gouvernements de collecter, organiser et analyser d'énormes quantités de données pour en extraire des informations utiles (très probablement sur vous, sur moi…). Le nom "Palantir" fait référence à des pierres magiques dans Le Seigneur des Anneaux (Tolkien), qui permettaient de voir des événements se déroulant à distance.
Meituan (CN) est une entreprise spécialisée dans les services à la demande via une plateforme en ligne. Elle propose une large gamme de services, notamment la livraison de repas, la réservation d'hôtels, et la vente de billets de cinéma. Le nom "Meituan" signifie littéralement "réunion de belles choses".
Quelques chiffres
750’000, c’est le nombre de robots dont dispose Amazon dans ses entrepôts. Chaque robot fait le travail de 24 travailleurs humains.
$500Mia seront consacrés à l’achat et l’installation de panneaux solaires cette année (2024), autant que pour la prospection et la production pétrolière et gazière.
1.5Mio, c’est l’estimation du nombre de pizzas vendues quotidiennement par Domino’ Pizza.
Editorial
Isabelle n’aime pas perdre
Il y a un an, Isabelle, l'épouse de Pierre, a investi dans des actions Nvidia (prix d’achat $47). A l’époque, son conseiller à la BNP du 8ème arrondissement lui avait demandé d’épeler le nom de la société. “N-I-V…”. Aujourd’hui, il semble la prendre plus au sérieux et elle le soupçonne même d’imiter ses ordres. Isabelle est flattée, mais pas dupe. Elle ne l’a jamais aimé avec ses cravates trop courtes.
Comme son mari, elle préfère les actions françaises, mais sait parfois faire des exceptions. Isabelle est plus audacieuse que lui et se laisse tenter par des entreprises innovantes. Ils sont en séparation de biens et cela se ressent toujours, 25 ans après leur mariage. D’ailleurs, Pierre ne connait pas les positions dans le portefeuille de sa femme, ils n’ont donc pas une approche patrimoniale de leurs avoirs. En fait, ils détiennent tous les 2 des actions Hermès, LVMH et Kering…
Nvidia lui avait été recommandé par leur fils, Jean, qui achète et vend de manière compulsive sur un compte ouvert à Malte (trading212). Il ne paye pas de frais de bourse et peut même utiliser du levier. Jean n’analyse que succinctement les sociétés dans lesquelles il investit; il préfère les entreprises hautement spéculatives avec du volume et de la volatilité. Il est vif, ne fait aucun sentiment, et sait couper ses pertes extrêmement rapidement. Il a une distance vis-à-vis de l’argent qu’Isabelle lui envie, mais relativise sachant qu’il est toujours logé, nourri, blanchi chez papa et maman. Isabelle est heureuse qu’il soit encore (souvent) à la maison.
Jean ne lui avait pas vraiment expliqué ce que faisait Nvidia, il s’était contenté de dire que c’était le nouveau « Intel », mais en mieux. Elle avait toujours son portable avec l’autocollant « Intel inside », elle trouvait le slogan formidable (jeune, elle avait fait un peu de marketing).
Isabelle avait confiance en son fils, mais que jusqu’à un certain point. Alors, au lieu de suivre ses conseils avec enthousiasme, elle investit un petit 2.5% de son portefeuille. Un geste mesuré, presque élégant. Mais voilà, quelques mois plus tard, elle vendait dès que l’action avait doublé (fin mai 2024 à $94). Ça lui avait permis de mieux dormir, certes. Mais aujourd'hui, alors que le cours était à $119 (même début août, il n’était jamais tombé sous les $97), elle regrettait. “Pourquoi ai-je vendu si vite ?” se répétait-elle. La seule chose plus énervante que ça? Les impôts sur la plus-value (avec son mari ils en payaient déjà tellement).
Elle était victime du syndrome “chat échaudé craint l’eau froide”. Elle n’avait pas réalisé ses gains sur Moderna et en avait gardé les séquelles. Elle était entrée tôt, en aout 2020 à $77, à l’époque le vaccin n’était pas encore administré, les premières doses ne le furent qu’en février 2021. Quelques mois plus tard, le titre touchait les $450, l’euphorie était générale et la méfiance envers l’ARN messager ne faisait que commencer. Aujourd'hui? Le titre stagnait à son prix d’achat et elle avait gardé ses actions. Pas de dividendes, rien que de l’espoir.
Isabelle réalise qu'elle est victime de "la peur de perdre" conceptualisé par Daniel Kahneman. Après sa mésaventure avec Moderna, elle est devenue trop prudente. Nvidia ? Elle avait sous-investi et vendu trop tôt. Son fils Jean aurait déjà tranché dans le vif sans hésiter.
Le 28 août dernier, comme le reste du monde, elle attendait avec impatience les résultats de Nvidia (espérant secrètement qu’ils soient mauvais). A présent, elle avait du mal à accepter que la capitalisation boursière de cette société ($3 trillions) dépasse le PNB de la France ($2.8 trillions). En y réfléchissant, cela signifiait sans doute que les investisseurs voyaient Nvidia comme plus important pour l'avenir du monde que la France, pourtant 7ème puissance mondiale avec moins de 3% du PNB global.
Leçons à tirer de ce court texte
Isabelle achète et vend pour les mauvaises raisons, s’accrochant à l'idée que "tant que tu n’as pas vendu, tu n’as pas perdu". Pourtant, en trois ans, elle n’a rien gagné sur Moderna, alors que les marchés ont grimpé de 50 %. Il est essentiel de réévaluer régulièrement chaque position de son portefeuille en se demandant : "Si je ne possédais pas cette action aujourd’hui, l’achèterais-je ?" Si la réponse est non, il est peut-être temps de vendre et d’investir dans des titres plus prometteurs. Mieux vaut renforcer ses positions gagnantes et se séparer des perdantes.
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Investissements
Paramount : Du sommet à la survie
Base de l’article (lien)
En 1916, Adolph Zukor, un immigré juif hongrois fusionne sa société de production Famous Player Film Company avec Paramount Pictures, un distributeur de films. Ancien marchand de fourrures, Zukor ne s’arrête pas là : en 1919, il rachète 135 cinémas. Ce petit homme d’1.65m devient alors le premier véritable mogul du divertissement américain.
En avance sur son temps
À l’époque, les acteurs étaient sous contrat avec les studios, ce qui permettait de maîtriser les salaires et de générer des revenus colossaux. Zukor avait compris une chose essentielle : en consolidant la production, la distribution et l’exploitation des films, il détenait tous les pouvoirs et contrôlait toute la chaîne de valeur.
Mais cette domination n’a pas échappé aux autorités américaines. Pendant près de 20 ans, la FTC (Federal Trade Commission) a traqué Zukor, jusqu’à ce qu’en 1948, la Cour Suprême impose les "Paramount Decrees", obligeant les studios à se séparer de leurs cinémas. Ce jugement a marqué la fin du système et a transformé à jamais l’industrie du cinéma.
Un combat d’arrière-garde
Aujourd’hui, la direction de Paramount clame que « le contenu est roi ». Mais est-ce vraiment le cas ? À court terme, peut-être. À long terme, c’est la distribution qui fera la différence. Lorsque vous êtes producteur de contenu, chaque film est un nouveau départ ; pour croître, vous êtes condamné au succès qui doit attirer toujours plus de spectateurs. Vous êtes prisonnier d’un modèle du type “marche ou crève”.
Le 20e siècle
Il a connu quatre grandes évolutions dans la distribution et la technologie du divertissement : les longs métrages, la radio, la télévision et internet. Les trois premières étaient limitées par des contraintes strictes sur la disponibilité de la distribution.
Les films ne pouvaient être projetés que dans les cinémas. Paramount en a profité grâce à une pratique appelée « block booking », où les studios vendaient leurs films en lots, obligeant les cinémas à acheter des paquets comprenant à la fois des films majeurs (A movies) et des films de moindre qualité (B movies).
Pour la télévision, les chaînes étaient peu nombreuses et les coûts de démarrage élevés. Alors que d'autres dirigeants d'Hollywood voyaient la télévision comme une menace, Zukor a déclaré : «Plutôt que de perdre le public à cause d’elle, ne serait-il pas intelligent de l’adopter comme canal de distribution?» Ainsi, Paramount a lancé une chaîne de télévision locale expérimentale en 1939, investi dans un fabricant de téléviseurs en 1938, et créé son propre réseau de télévision en 1948.
Avec l’arrivée d’Internet, tout a changé. La distribution est devenue illimitée, rendant les anciennes recettes obsolètes. Paramount, trop attachée à son passé glorieux, a manqué le virage numérique.
9.7%, c’est la part de marché aux Etats-Unis de Youtube dans la diffusion audiovisuelle tandis que la plateforme représente 25% du streaming total.
Et maintenant ?
Edgar Bronfman Jr a abandonné son offre de 6 milliards de dollars pour Paramount Global, laissant les coudées franches à Larry Ellison et Skydance pour prendre le contrôle de la société. Mais en vérité, cette stratégie ressemble davantage à une rustine sur une vieille plaie. Le défi ? Trouver un modèle de distribution unique et efficace dans un marché saturé.

Patrimoine
Choisir sa nationalité
Pavel Durov, fondateur de VK et Telegram, avec une fortune estimée à 15,5 milliards de dollars en 2024, possède quatre passeports : Russe, Saint-Kitts-et-Nevis, Émirats Arabes Unis, et Français. Est-ce vraiment nécessaire? Saint-Kitts-et-Nevis et les EAU offrent des avantages fiscaux importants, tandis que la France, qui protège ses ressortissants contre l'extradition, permet un accès sans visa à de nombreux pays. Chaque passeport semble donc jouer un rôle stratégique dans son mode de vie.
Il est à noter que Durov a obtenu sa nationalité par le “fait du prince”, c’est Emmanuel Macron lui-même qui la lui a accordée en 2018.
Alors que Pavel Durov faisait tout son possible pour obtenir la citoyenneté française, beaucoup de Français renonçaient à la leur, et ce phénomène semble s’amplifier aujourd'hui.
Nicolas Sarkozy, en son temps, avait jeté un pavé dans la mare en suggérant d'imposer les Français où qu'ils résident. Mais n’est pas les États-Unis qui veut. Comme un serpent de mer, ce projet refait surface au gré des déficits publics (5.6% estimé pour 2024…). À force d’en parler, cela finira par arriver (nous, les Suisses, en savons quelque chose avec la fin du secret bancaire).
Michel Barnier devra composer avec une partie de la gauche, ce qui laisse présager le retour de l’impôt sur la fortune et l’abandon de la Flat Tax. Cependant, déménager ne servira à rien si le fisc peut vous imposer où que vous soyez (CQFD).
Nationalité Française
Y renoncer est une démarche complexe qui nécessite d'avoir une autre nationalité. Il faut déposer une demande auprès du ministère de l'Intérieur, en justifiant sa demarche Si c’est pour des raisons fiscales, vous serez retoqué. La procédure implique la vérification de l'absence de dettes fiscales en France et la résidence à l'étranger. Une fois la nationalité perdue, vous perdez vos droits civiques français et devez obtenir un titre de séjour pour vivre en France (sauf si vous avez un autre passeport Européen).
Malte, parce que je le vaux bien
Pour devenir résident maltais, il faut faire une contribution de 750 000 € au fonds national, acheter une propriété d'au moins 700 000 € (ou la louer pour 16 000 € par an), et faire un don de 10 000 € à une organisation locale. Les avantages incluent l'accès sans visa à l'espace Schengen, une fiscalité avantageuse, et la possibilité de demander la citoyenneté après un an de résidence. Pour plus de détails, consultez Nomad Capitalist. Une fois que vous avez obtenu le précieux sésame, vous pouvez déménager et vous établir à Monaco par exemple.
Chypre, moins chère mais plus contraignante
Un nouveau programme de naturalisation vient de voir le jour. Après 3 ans de résidence chypriote, vous pouvez demander la citoyenneté à condition que vous parliez le grec.
Profitez de vos origines
Le plus simple reste de faire appel à ses ancêtres. Alors que la France ne reconnaît que les parents directs comme vecteurs de naturalisation, de nombreux pays permettent de remonter jusqu’aux grands-parents, arrière-grands-parents, voire plus loin. Les Italiens, Autrichiens, et Polonais se montrent relativement conciliants.
Quels sont les meilleurs passeports?
Le classement des passeports 2024 révèle que cinq pays offrent un accès sans visa à plus de 90 % du PIB mondial, avec Saint-Marin en tête grâce à 181 destinations. Bien que le Japon occupe la 3e place avec plus de destinations, le passeport de Saint-Marin donne accès à des pays économiquement plus puissants.
Le Royaume-Uni est 38e avec 80,3 % et les États-Unis 42e avec 79,3 %. Les pays européens dominent le top 30, avec la Finlande en 8e position. Malte, qui offre un programme d'investissement pour la citoyenneté, se classe 12e.
À l’autre bout du classement, le Pakistan (194e) et le Nigéria (196e) n’offrent qu’un accès à 2,2 % et 2,1 % du PIB mondial respectivement.
Si j'avais su que je vivrais aussi longtemps, j'aurais mieux pris soin de ma santé.
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