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B-R & H Finance ● Les 4 saisons
Mi-mai 2025

Xi Jinping semble bien avoir remporté son bras de fer contre Donald Trump. Si la rumeur se confirme, c’est un avion chinois qui aurait abattu un Rafale français au dessus du Pakistan. La Chine marque des points sur tous les fronts.
La bourse, c’est un peu comme un vol long-courrier. Tout le monde est attaché, le pilote annonce des turbulences, mais le service continue. Ce qui inquiète, c’est que personne ne semble savoir quand on va atterrir… Donc, on garde la ceinture bouclée et on évite de trop regarder par le hublot.
Revue de marché
L’Ère des Négociations
De l’autre côté de l’Atlantique, les incertitudes se sont dissipées (pour l’instant). Les discussions de Genève entre les États-Unis et la Chine ont clairement montré qui tient vraiment les commandes — spoiler : ce n’est pas l’Oncle Sam. Tous les grands indices boursiers sont désormais dans le vert, à l’exception du Nikkei225 (-4.2% YTD). Le Nasdaq100 affiche un solide +9.04% en MTD (+0.92% YTD), tandis que le S&P500 progresse de +6.46% MTD (+0.25% YTD).
Les marchés misent sur un alignement parfait des planètes en Allemagne. L’assouplissement des tensions commerciales, un plan de relance massif et l’élection du très orthodoxe Friedrich Merz comme Chancelier ont propulsé le DAX à un sommet historique de 23’640 points. Depuis janvier, il affiche une hausse impressionnante de 18.64%, surclassant tous les grands indices mondiaux à l’exception de l’IBEX35 (+18.77%) et de l’Africa Titans 50 (+18.69%). Le FTSE MIB a également bien performé (+17.17% YTD), tandis que le CAC40 (+6.68% YTD) peine (un peu) à suivre.
C’est l’ère des négociateurs… et des cessez-le-feu de circonstance
Les USA et l’Iran discutent nucléaire à Oman, la Russie et l’Ukraine ont fixé un face-à-face Poutine-Zelensky le 15 mai en Turquie. Même l’Inde et le Pakistan ont posé les kalachnikovs, assez longtemps pour que le Nifty50 en profite (+1% MTD, +3.95% YTD).
Mais derrière les sourires diplomatiques, la Chine observe tout cela avec un sourire en coin. Elle équipe désormais 81% des besoins militaires pakistanais (contre 36% entre 2006 et 2010). L’annonce qu’un J-10C chinois aurait abattu un Rafale a fait plonger Dassault Aviation (-9.45%) et boosté Chengdu Aircraft Corporation (+40% sur la bourse de Shenzhen). Si cette information est confirmée (et il semble qu’elle le soit), Dassault va devoir revoir sa copie…
Pendant ce temps, Apple annonce vouloir assembler tous les iPhones destinés au marché américain… en Inde d’ici 2026. Cela représente 60 millions d’unités et 28% de ses livraisons. L’Inde, avec des salaires cinq fois inférieurs à ceux de la Chine (qui eux sont cinq fois inférieurs aux salaires US), pourrait être un des grands gagnants de la reconfiguration du commerce mondial.
Séisme dans la pharma
Le président américain a annoncé vouloir imposer une baisse de 30% à 80% sur les prix des médicaments. Il veut que les prix aux US soient alignés avec les prix les plus bas pratiqués dans le monde. C’est relativement facile à constater et donc facile à mettre en place (si le Congrés accepte). Inutile de dire que l’industrie pharmaceutique a fait la grimace… Cette approche risque de créer des vocations dans de nombreux pays.

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Pétrole et matières premières : Le calme avant la tempête ?
Le WTI remonte doucement à 62.97 Usd le baril (+4.01% MTD), mais reste en baisse de 12.22% YTD. Côté or, la médaille est un peu ternie : -1.88% MTD malgré une hausse impressionnante de 23.78% depuis le début de l’année.
Bitcoin & Ethereum
Le Bitcoin refranchit pour la première fois la barre des 100'000 Usd, s’échangeant autour de 102'631.99 Usd (+8.51% MTD, +9.55% YTD). Alimenté par une adoption institutionnelle grandissante et l’incertitude ambiante, il semble bien parti pour écrire un nouveau chapitre.
Mais la vraie star de cette quinzaine, c’est Ethereum : +21.71% en MTD (oui, vous avez bien lu), même s’il reste en recul de 34.7% YTD. Mais attention, le soufflé crypto retombe souvent plus vite qu’il ne monte.
Obligations : Les rendements remontent
Les rendements sur les emprunts souverains poursuivent leur lente ascension : les détenteurs du 10 ans américain ont perdu 2.34% en MTD, c’est -1.17% pour les détenteurs du Bund (DE 10Y).
Pendant ce temps, le VIX fait du surplace autour de 20 points.
Notre Opinion
La bourse, c’est un peu comme un vol long-courrier. Tout le monde est attaché, le pilote annonce des turbulences, mais le service continue. Ce qui inquiète, c’est que personne ne semble savoir quand on va atterrir… Donc, on garde la ceinture bouclée et on évite de trop regarder par le hublot.
Quelques chiffres
Les startups de viande cultivée ont levé seulement 139 millions Usd en 2023, loin du pic de 1.3 milliard enregistré en 2021.
Au Japon, l’acier est désormais moins cher que l’eau minérale : 141.5 yens le kilo pour l’acier laminé à froid contre 156 yens pour l’eau, une inversion de prix due à une concurrence féroce entre distributeurs.
Berkshire Hathaway atteint un record de trésorerie avec 348 milliards Usd, annoncé par Warren Buffett qui passe la main à Greg Abel, son successeur désigné depuis 2021.
Editorial
Le Talon d’Achille
Il y a très longtemps, dans un monde où les dieux se mêlaient volontiers des affaires humaines (et vice versa), naquit Achille. Fils de Thétis, une nymphe immortelle, et de Pélée, roi des Myrmidons, Achille fut plongé dans le Styx par sa mère afin de le rendre invulnérable. Seul problème : elle le tenait par le talon. Et c’est là que l’invincible devint vulnérable.
Des années plus tard, sous les remparts de Troie, Achille tombe, frappé d’une flèche tirée par Pâris, elle-même guidée par le dieu Apollon. Ironie de l’histoirs : ce demi-dieu meurt non pas dans un duel héroïque mais à distance, comme un pauvre soldat frappé par un sniper. Les dieux, lassés de l’arrogance d’Achille, avaient décidé qu’il était temps.
La symbolique du talon
Le talon d’Achille n’est pas qu’un détail anatomique. Il représente notre faille dans la cuirasse, la limite humaine dans toute perfection. Dans un sens psychanalytique ou moral, c’est le lieu où l’orgueil, l’ambition ou l’amour-propre exposent le héros à sa perte. Dans un sens moderne, le talon d’Achille est le grain de sable dans un système invincible, qu’il s’agisse d’une personne, d’un royaume ou d’un projet.
Chez Freud, c’est l’endroit où l’ego surestime sa force ; chez les stratèges, c’est ce petit oubli, cette faiblesse négligée qui fait tomber les empires. Dans notre monde moderne, les Talons d’Achille ne manquent pas. Et ils sont souvent masqués par l’illusion de la toute-puissance technologique. Pour s’en convaincre, il suffit de se souvenir du Titanic, du Hindenburg ou de l’Afghanistan soviétique : trois symboles de puissance brisée net par une faille ignorée, trois rappels que le ver est souvent dans le fruit avant même la première morsure.
Nos leaders ont aussi des talons
Chez Xi Jinping, le talon d’Achille n’est pas simplement le contrôle absolu ; c’est la peur de perdre la face. Dans un régime où l’autorité repose sur l’infaillibilité apparente du Parti, toute erreur devient intolérable, donc niée. Résultat : une société qui remonte difficilement les mauvaises nouvelles, des bulles économiques qui enflent sans avertissement, et un capital humain qui s’érode sous le poids de la surveillance.
Vladimir Poutine, lui, vit dans les couloirs d’un musée impérial. Son talon d’Achille est la nostalgie de la grandeur passée. Obsédé par la restauration d’un ordre disparu, il engage son pays dans des conflits asymétriques qui ruinent ses finances, isolent sa diplomatie, et minent le moral d’une génération entière. À vouloir figer l’histoire, il empêche toute modernisation — et creuse le fossé entre sa Russie et le monde qu’il prétend défier.
Quant à Donald Trump, c’est un cas d’école : son talon d’Achille est son propre reflet. Son ego monumental, sa communication compulsive et son besoin de domination transforment chaque victoire potentielle en polémique inutile. Il construit du pouvoir comme on construit une tour en Lego : vite, haut, mais sans base solide. Un souffle et tout s’effondre — souvent par sa propre main.
Et vous ?
Nous avons tous un talon d’Achille. Une faiblesse qui, si elle est ignorée, peut provoquer notre perte. Dans la vie privée, en entreprise, dans les marchés aussi : une position trop concentrée, une dette mal maîtrisée, un risque sous-estimé.
Comme le dit le dicton : ce n’est pas le lion qui tue l’antilope, mais le moment d’inattention.
Et vous, quel est votre Talon d’Achille ?
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Perplexity
Investissements
Du talon au pied, il n’y a qu’un pas
Deux de mes enfants ont couru un marathon le même jour. L’un à Paris parmi 55’000 coureurs, l’autre autour du lac de Zurich. On était émus de voir James finir sur les berges de la Limmat. Et pendant qu’il reprenait son souffle, je regardais les pieds. Il y avait de tout : des Hoka, des Nike carbone, du vintage, du minimaliste… Un vrai catalogue sur bitume.
La Chine produit 60% des sneakers mondiales suivi par le Vietnam et l’Indonésie. La possible hausse des tarifs douaniers a donc eu un impact important sur les cours de bourse.

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Investissement & sneakers : quand la semelle devient un actif
Le monde de la sneaker est devenu un véritable écosystème économique, culturel et technologique. Il touche à tout : consommation de masse, luxe, sport de haut niveau, et par conséquence, placement financier. Le marché secondaire, les plateformes de revente, les éditions limitées, les drops chronométrés… On est à mi-chemin entre la bourse et la chasse au trésor. Une Air Jordan 1 de 1985 peut valoir plus qu’un sac Hermès vintage; certaines paires s’échangent aujourd’hui comme des œuvres d’art ou des actions de croissance. Un set de six Air Jordan portées par Michael Jordan lors de ses finales NBA, fut adjugé 8 millions de dollars chez Sotheby’s en février 2024. À titre individuel, le record revient à une paire d’Air Jordan 13 de la finale 1998, vendue 2.2 millions en 2023.
Une hiérarchie qui se redessine en temps réel
Nike (40% de parts de marché) et Adidas (28%) dominent toujours, mais leur avance est sérieusement bousculée. Hoka, avec son design orthopédique devenu cool, cartonne chez les runners (et les podologues). On Running, dopée par sa technologie suisse et son storytelling épuré, s’est hissée en Bourse à New York (capitalisation boursière de Usd 16Mia), et ne cesse de grappiller des parts de marché (1.4% de parts de marché). Même Skechers, longtemps cantonnée à l’entrée de gamme, s’invite sur le segment performance avec des innovations maison et une image revue à la hausse. D’ailleurs 3G Capital les rachéte pour Usd 9.5bn (annonce du 11 Mai).
Technologie, quand tu nous tiens
On n’est plus dans la toile et la semelle plate. Les chaussures de sport embarquent désormais du carbone, du titane, des mousses à mémoire, des semelles à géométrie variable. Certaines paires de marathon coûtent plus cher que des billets d’avion pour aller courir à l’autre bout du monde (par exemple Adidas Adizero Adios Pro Evo 1; Usd 500 - Condor Zurich/New York; Chf 321). Les innovations viennent autant des géants que des challengers, et le client n’achète plus juste une chaussure : il achète des gains de performance, du confort absolu, et surtout... un récit technologique.
Une segmentation qui frôle la caricature
Il existe aujourd’hui une chaussure pour chaque discipline, chaque surface, chaque usage. Tennis sur gazon ? Padel indoor ? 10 km en ville sous la pluie ? Vous avez la paire dédiée. Ce niveau de spécialisation est fascinant… et profondément financier : plus le produit est pointu, plus la marge est importante.
Le nouveau visage du capitalisme vestimentaire
Autrefois, l’élégance passait par un richelieu bien ciré. Aujourd’hui, un dirigeant tech peut pitcher un tour de table en hoodie Patagonia et sneakers New Balance. Les Church, Weston et autres Berluti résistent mais reculent. La sneaker s’est invitée au bureau, puis dans les boards, et bientôt dans les assemblées générales. Ce n’est plus un détail de mode, c’est un signal. Une façon de dire : je suis moderne, décontracté, mais performant. Ou du moins, j’en ai l’air.
L’envers de la semelle : production et enjeux ESG
Chine, Vietnam, Indonésie, Cambodge, mais aussi Portugal ou Roumanie : les lieux de production reflètent les tensions géopolitiques et les arbitrages entre coût et réputation. Certaines marques, comme Veja ou Allbirds, surfent sur la vague verte avec des matériaux recyclés ou biodégradables. Mais dans les faits, la sneaker reste un produit très difficile à recycler.
Patrimoine
Le Golden Visa, version suisse
Le pragmatisme suisse nous étonnera toujours. Non contente de proposer le célèbre forfait fiscal (ce régime taillé pour les étrangers très fortunés sans activité professionnelle en Suisse), la Confédération offre aussi, depuis des années, son propre golden visa, bien que plus discret que les programmes portugais, maltais ou grecs.
Le forfait fiscal suisse, c’est d’abord une formule simple : vous vous installez sans travailler, et vos impôts sont calculés non pas sur vos revenus ou votre fortune, mais sur votre train de vie estimé. À partir de Chf 300'000 à 400'000 par an, négociés au cas par cas avec les autorités cantonales, vous bénéficiez d’une imposition forfaitaire, bien souvent plus avantageuse que les barèmes ordinaires. Pas besoin de déclarer votre fortune mondiale, sauf s’il y a des actifs suisses. Vous pouvez rester indéfiniment...
Mais pour ceux qui souhaitent avoir une activité en Suisse, voire s’y installer avec leur famille, il y a une autre porte d’entrée : le golden visa suisse. Ce permis de séjour s’obtient en contrepartie d’un investissement économique significatif, souvent via la création d’une entreprise, la génération d’emplois ou le paiement d’un forfait fiscal élevé. Il donne accès à l’espace Schengen, peut mener à une résidence permanente après cinq ans (sans naturalisation automatique), et séduit une clientèle ultra-sélective.
Quelques chiffres récents :
Il existe 496 titulaires de golden visa en Suisse, un chiffre en hausse de 22% entre 2023 et 2024. Les nationalités dominantes ? 94 Russes, 51 Chinois, 49 Britanniques, 38 Américains et 19 Canadiens. Sans surprise, ces happy few s’installent majoritairement dans les cantons romands (292), avec une préférence marquée pour Genève (117), suivie de près par Vaud et le Valais. Les montagnes suisses et les exonérations fiscales semblent parler la même langue.
Contrairement au forfait fiscal, le golden visa ne vise pas à optimiser l’impôt, mais à obtenir un droit de séjour.
Et pendant ce temps, chez l’oncle Sam…
Donald Trump a flairé le filon. En février 2025, il a annoncé son propre golden visa américain, rebaptisé pour l’occasion la Trump Gold Card. Prix d’entrée ? Usd 5 millions par demandeur, avec résidence permanente et chemin vers la citoyenneté à la clé. Pas besoin de créer des emplois, ni d’implanter une usine — juste injecter du cash dans l’économie américaine.
Son objectif affiché : remplacer l’EB-5, trop “petit bras” avec ses 1 million de dollars et ses contraintes bureaucratiques. Trump imagine même pouvoir vendre jusqu’à un million de Gold Cards, ce qui générerait... Usd 5tr de recettes (1.6x le PNB Français).
Reste à savoir si le Congrès, ou même la logique comptable, suivra.
Tout empire périra
Jean-Baptiste Duroselle
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