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B-R & H Finance ● Les 4 saisons
Mi-janvier 2025

Nous faisons face à une question existentielle : l’homme (au sens biblique) peut-il continuer à régner sur le monde alors qu’il n’est plus l’être le plus intelligent sur Terre ? Nous n’en sommes pas encore là, mais ce moment approche à grands pas… En attendant, les machines remplacent progressivement l’homme, réduisant les coûts salariaux et gonflant les marges bénéficiaires.
Également au programme de cette édition : François Bayrou et son moment de vérité.
Revue de marché
So far, so good
L’indice MSCI ACWI (All Country World Index) est en hausse de 2.71% sur l’année. Pourtant nous avions attaqué l’année avec un certain pessimisme. La fin décembre avait été un mauvais moment à passer et la plupart des investisseurs hésitaient à regarder les pages saumons du Figaro de peur de voir des chiffres rouges. Mais l’angoisse ne fut que de courte durée.
Pour une fois n’est pas coutume, nous donnons une leçon aux Américains. Alors que le DAX s’envole à +5.69%, suivi de près par le MIB (+5.38%), le CAC40 (+5.29%) et le SMI (+4.40%), le Nasdaq 100 ne progresse que de +2.31% et le S&P500 de +2.85%. Mention spéciale au Dow Jones avec un honorable +3.48%.
En Asie, le tableau est beaucoup plus contrasté : le Kospi coréen brille avec +6.15% (la crise politique s’estompe), tandis que le Shanghai A recule de -3.27%, Hong Kong de -1.59%, le Nifty 50 Indien de -2.75% et le Nikkei ferme la marche avec -0.74%.
Un grand merci à la Compagnie Financière Richemont (+23.61%), qui a surpris tout le monde avec d’excellents résultats. Le luxe français a également retrouvé des couleurs, porté par LVMH (+14.72%), Hermès (+14.53%), et Kering (+10.92%). De l’autre côté des alpes, Moncler s’envole à +18.11%. Dans le landerneau du luxe, Prada est en négociation avec Capri Holdings (+19.63%) pour racheter Versace.
En Europe, Novo Nordisk traverse une période difficile et recule de -7.55%. À l’échelle mondiale, parmi les entreprises que nous suivons, Constellation Energy décroche la timbale en YtD avec +28.23% dopé par le thème du nucléaire qui revient en force, tandis que Moderna fait grise mine avec -14.91%. En Suisse, Barry Callebaut chute de -4.98% dû au prix des matières premières. Côté banques, UBS démarre l’année sur les chapeaux de roues avec un impressionnant +10.82%.
Les États-Unis ajoutent Usd 1 trillion de dette tous les 100 jours, soit Usd 10 milliards par jour. La dette américaine atteint désormais Usd 36.2 trillions, avec un ratio dette/PIB estimé à 126% pour 2025 (pire que la France). En 2024, le financement de cette dette a coûté Usd 881 milliards. En 2025, le poids de la dette américaine promet d’être un sujet brûlant, avec les bourses comme possibles victimes collatérales.
Pendant des décennies, la stratégie américaine a été relativement simple : avec le Moyen-Orient, c’était "j’achète ton pétrole et je te protège, en retour tu achètes mes bons du trésor". Avec la Chine, le deal était "je consomme tes produits, et toi, tu finances ma dette". Mais l’arrivée de Trump pourrait bien gripper cette mécanique bien huilée. Si les bons du Trésor américain ne trouvent plus preneur, les traders obligataires pourraient être tentés de sonner la fin de la partie.
C’est dans ce contexte qu’il faut interpréter la conversation téléphonique entre Donald Trump et Xi Jinping ce week-end comme une possible volonté de renouer le dialogue avant des effets d’annonces plus tonitruants que véritablement dommageables au commerce mondial.
Par ailleurs, après l’annonce d’une inflation de décembre moins forte que prévu, le gouverneur de la Fed, Christopher Waller, a évoqué une possible baisse des taux au premier semestre 2025 si les prix continuent de se calmer. De son côté, Scott Bessent, candidat de Trump au Trésor, a rassuré le Sénat en défendant les baisses d’impôts, une stricte discipline budgétaire, et l’indépendance de la Fed.
C’est n’importe quoi…
Vendredi dernier, Donald Trump a lancé sa propre cryptomonnaie, qui a bondi de +600% durant le week-end, atteignant la valorisation vertigineuse de Usd 11 milliards pour, à présent, se stabiliser autour des Usd 7.75 milliards... Melania Trump, qui ne voulait pas être en reste, en a profité pour lancer la sienne; $Melania (véridique). Dans ces conditions, pas étonnant que le Bitcoin soit repassé au-dessus des Usd 100k (USD 107k). Pendant ce temps, l’air de rien, l’or reprend des couleurs à Usd 2'764, en hausse de 4.1%.
Deux incertitudes
La vague de froid aux Etats Unis aura-t-elle une incidence sur le prix du pétrole? Déjà fortement à la hausse depuis le début de l’année (+3.2% pour le Brent et +1.9% pour le WTI).
Les incendies à Los Angeles auront-ils des répercutions sur les sociétés de réassurance et par ricochet sur le marché de CAT bonds (obligations catastrophes)? Swiss Re est en hausse de 2.4% en YtD…
En Chine, dans une indifférence quasi générale, la croissance a atteint 5.04% en 2024, dopé par un 4ième trimestre particulièrement vigoureux. Le marché reste pourtant faiblement valorisé (voir plus haut), alors même que le commerce mondial se réoriente de plus en plus vers l’Asie du Sud-Est.
Quelques chiffres
44 en Italie, 54 en France, 62 en Allemagne et 139 au Portugal: voici le nombre de personnes sous antidépresseurs pour 1'000 habitants dans ces pays.
14.3% de la population américaine est composée d'immigrés, selon le Census Bureau. En 2022, 23% des immigrés étaient Mexicains, 6% Indiens, 5% Chinois et 4% Philippins. Bien que la majorité soit en situation légale, on estime qu'entre 11 et 13 millions de personnes sont des immigrés illégaux. Parmi eux, 8 à 10 millions travaillent, soit environ 6% de la main-d'œuvre américaine. Près de la moitié vivent en Californie, Floride, New York et Texas, principalement employés dans l’agriculture, les services et la construction (Youtube, EN).
6 trillions d'arbres peuplaient la Terre avant la révolution industrielle ; aujourd'hui, il n'en reste que 3. Des philanthropes américains projettent d'en replanter 1 trillion (c’est un début).
Editorial
Rira bien qui rira le dernier
Les investisseurs que nous sommes, comptons sur les « 7 Magnifiques » (Nvidia, Meta, Alphabet, etc.) et leurs pairs pour continuer à innover. Chaque avancée technologique; un modèle plus performant, un processeur plus rapide, alimente les bénéfices de ces entreprises, booste les marchés boursiers en approvisionnant nos portefeuilles en performance. En 2025, le dynamisme de Wall Street et par conséquent du monde, sera étroitement lié aux performances du futur modèle ChatGPT 5 d’OpenAI, dont le lancement a connu plusieurs ratés.
Mais ces progrès pourraient avoir un prix: plus les modèles de langage (LLMs) deviennent performants, plus nous nous rapprochons d’une intelligence artificielle générale (AGI, est le terme consacré). Avec l'émergence d’agents autonomes («AI Agents» qui sont déjà une réalité), ces AGIs pourraient bénéficier d’une armée pour le meilleur ou pour le pire de l’humanité.
Le procesus est en marche, il a déjà commencé
Un agent IA est une sorte de petit employé digital capable de percevoir son environnement, de prendre des décisions et d’agir pour atteindre des objectifs. Ces agents apprennent et s’adaptent, devenant plus efficaces à mesure qu’ils accumulent de l’expérience. Certains pouvant même recruter d’autres agents pour accomplir des tâches en parallèle. C’est lui qui va permettre (j’ai cherché un terme moins positif mais sans succès) la suppression de millions d’emplois. Seuls les travailleurs manuels et les artisans semblent pour l’instant à l’abri. En revanche, la profitabilité des entreprises en sortira renforcée, avec pour effet une appréciation de leurs cours en Bourse.
Quant à l’AGI, elle représente un pas de géant : une machine capable d’égaler les capacités cognitives humaines dans plusieurs domaines simultanément. Les chercheurs, comme Demis Hassabis (DeepMind) et Jensen Huang (Nvidia), estiment que l’AGI pourrait devenir réalité d’ici 2027. Pour mémoire, le modèle ChatGPT 1o, lancé en 2024, est crédité d’un QI de 140.
Une progression vertigineuse
L’IA ne cesse de croître en taille et en complexité. En 2016, un modèle de machine learning utilisait en moyenne 10 millions de paramètres. En 2024, les modèles les plus avancés en comptent jusqu’à 5 trillions! (pour un coût de développement avoisinant le milliard). Mais voici le hic: les données nécessaires pour former ces modèles s’épuisent. Pour combler ce vide, nous utilisons des données synthétiques générées par l’IA elle-même. Une boucle infinie où les machines apprennent des machines. Effet boule de neige garanti.
“Who’s in charge?”
Depuis des décennies, des voix s’élèvent pour nous alerter. En 1951, Alan Turing écrivait déjà que des machines intelligentes pourraient prendre le contrôle. Plus récemment, des personnalités comme Elon Musk et Geoffrey Hinton ont averti du danger d’une superintelligence hors de contrôle. Même Stephen Hawking affirmait : ‘Si des extraterrestres hostiles nous prévenaient de leur arrivée dans quelques décennies, nous ne resterions certainement pas les bras ballants. Pourtant, c’est exactement ce que nous faisons face à l’IA". (à voir sur Netflix; Le problème à 3 corps)
Peut-on espérer rester au sommet de la chaîne alimentaire si nous ne sommes plus les plus intelligents? L’AGI doit-elle habiter un corps biologique pour nous dominer? Des scénarios dystopiques comme La Planète des Singes nous viennent à l’esprit.
Une fin heureuse ? Peut-être pas
Alors, que faire? Réglementer. Mais à l’heure où des nations militarisent l’IA et où les géants technologiques avancent à vitesse grand V, la réglementation reste un vœu pieux. Peut-être faudra-t-il se souvenir de ce que disait John Templeton : "Les bulles naissent dans l’euphorie et meurent dans le chaos".
Et si cette fois, le chaos était intelligent ?
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Patrimoine
La France n’a pas le moral et n’a plus de morale
Quoi que l’on pense du Premier ministre français actuel, François Bayrou, son discours de politique générale (DPG) contient deux extraits qui méritent d’être salués pour leur sincérité:
Le déséquilibre du financement du système de retraite et la dette massive qu'il a creusée ne peuvent être ignorés ou éludés... Notre système de retraite verse chaque année quelque 380 milliards d'euros de pension. Le système par répartition que nous affichons voudrait, dans son principe, que chaque année, les actifs assument le versement de ces pensions. Or, les employeurs et les salariés privés et publics, sur ces 380 milliards, versent à peu près 325 milliards par an... 380 milliards moins 325 milliards : restent 55 milliards, versés par le budget des collectivités publiques et au premier chef, le budget de l'État, à hauteur de quelque 40 ou 45 milliards. Or, ces 40 ou 45 milliards annuels, nous n'en avons pas le premier centime... Sur les plus de 1’000 milliards de dettes supplémentaires accumulées par notre pays ces 10 dernières années, les retraites représentent 50 % de ce total. Jamais nous n'avons fait l'effort de partager avec les Français cette évidence que… la charge que nous leur laissons (à nos enfants) sera trop lourde pour être supportée.
S'endetter pour construire une université ou un hôpital dont l'usage par les générations qui viennent durera 50 ou 80 ans, c'est légitime. Mais la dette est injuste et elle est insupportable si elle met à la charge de nos enfants nos dépenses courantes de notre vie d'aujourd'hui. Loin d'être seulement un problème financier ou social, cette dette est d'abord un problème moral. Quand on est héritier dans une famille, on peut toujours refuser l'héritage qui comporte trop de dettes. Mais quand on est citoyen d'un État, on ne le peut pas.
Même si l’analyse est juste, il ne se passera rien
N’est pas Margaret Thatcher ou Javier Milei qui veut. François Bayrou fait le bon diagnostic, mais n’appliquera aucun traitement.
Pour l’homme de la rue, la dette de la France est une donnée abstraite dont il a perdu le cours depuis bien longtemps, submergé par tant de zéros et le passage du franc à l’euro. La dette de la France (Eur 3.3tr) par rapport à la fortune d’un Bernard Arnault (Usd 181mia) ou d’un Elon Musk (Usd 434mia) semble somme toute raisonnable… Mais remettons l’église au milieu du village; la part des dépenses publiques dans le PIB est un bon indicateur de l’importance de l’État dans l’économie. En Suisse, elle est d’environ 32%. En France, ce taux atteignait 56.6% du PIB en 2023… En France, l’état est omnipotent et omniprésent… Pour rappel le budget de l’Etat Français est de Eur 848mia et le service de la dette devrait s’élever à Eur 55mia en 2025.
Nous n’avons plus les moyens de nos ambitions, contrairement à l’Allemagne qui peut se permettre de relancer sa croissance et investissant Eur 80mia à Eur 100mia, la France en est totalement incapable…
Les agences de rating maintiennent une note correcte pour la France en raison de sa faculté à lever l’impôt. Mais François Bayrou nous a indiqué la solution car rien n’oblige une entreprise ou un citoyen a demeurer un citoyen de l’Etat Français…
Remarques liminaires
L’âge de la retraite, de manière simpliste; en passant de 63 à 65 ans, par exemple, on augmente les cotisations de 2 années tout en réduisant la durée des prestations d’autant. Résultat : 2 ans de plus, c’est 4 ans de gagné…cqfd.
Il est curieux de constater qu’à force de prolonger notre espérance de vie, nous creusons les déficit. Sous Pétain, une allocation aux vieux travailleurs salariés est créée, à l’époque l’espèrance de vie était de 66 ans et l’âge de la retraite fixé à 65 ans… cqfd.
Il est probable que nous ne recruterons personne cette année, car nous avons observé de tels gains de productivité grâce aux agents d'IA qui travaillent désormais aux côtés de nos employés.
Marc Benioff (CEO de Salesfoce)
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