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Les 4 Saisons - BR & H Finance
mi-août 2024

La France est le plus beau pays du monde. Pour paraphraser Napoléon : “Athlètes, du haut de cet Arc de Triomphe, 2 siècles d’histoire vous contemplent”. Pendant deux semaines, la France a montré son meilleur visage en organisant ces jeux que le monde nous envie. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps, comme nous le soulignons dans notre dernière section où nous examinons le rapport impôts/prestations (retraite, éducation, santé), où la France, malheureusement, se distingue par un coût élevé pour un service de qualité moyenne.
Également dans cette édition, nous revenons sur un début de mois caniculaire pour les marchés financiers et, dans notre éditorial, sur notre tendance à "nous mettre la tête dans le sable” face à l’adversité. Nous incluons aussi une courte section "repose en paix" dédiée aux investissements ESG.
Différentes sections
Revue de Marché
Deux pas en avant, un pas en arrière (et encore)
Les corrections estivales des marchés sont souvent aussi soudaines que spectaculaires. Cette fois-ci, l'épicentre du séisme fut prétendument au Japon, avec analystes, économistes et journalistes unanimes pour attribuer ce "tsunami boursier" à l’« unwinding » du carry trade japonais et à quelques mauvais chiffres américains.
Cependant, nous restons légèrement plus prudents dans notre analyse. Les faibles volumes estivaux, la prépondérance de la gestion passive via les ETFs, les valorisations élevées d’une partie du marché, ainsi que quelques hedge funds cherchant à maximiser l’impact de leurs prises de positions, ont sans doute accéléré le mouvement.
En moyenne, les bourses que nous suivons (voir tableau récapitulatif en fin de newsletter) ont chuté de 2,65% en août, avec le Nikkei enregistrant la plus mauvaise performance à -6,80% (à la clôture du 13 août). Pour l’année, la performance reste néanmoins positive, voire très positive, avec une moyenne de 6,06%.
Outre-Atlantique, la situation a été similaire, principalement en raison de statistiques décevantes sur l'emploi. Le Nasdaq 100, qui regroupe les géants de la tech, a perdu plus de 5% au cours de la première semaine du mois d’août, mais tout est rentré dans l’ordre avec “Les 7 Magnifiques” qui affichent finalement une performance moyenne de +2,65% pour le mois (sauf Alphabet qui subit l’effet du jugement anti-monopolistique à son encontre aux US).

Nous attendons tous avec impatience les résultats de Nvidia le 28 août.
En Europe, une fois de plus, nous égalons les États-Unis en termes de baisse, mais nous n'engrangeons que 50% des profits lorsque le marché repart à la hausse, à l’image des Granolas qui ont une performance mitigée moyenne de 1,75% sur le mois (sauf ASML).

Le CAC40, quant à lui, joue les lanternes rouges avec une baisse de -2,9% depuis le début de l’année… Même les très beaux Jeux Olympiques n'ont pas réussi à attirer les investisseurs.
Les taux d’intérêts en CHF sont de retour sous la barre des 1,0%, même le 20 ans affiche un rendement que de 0,81%. Malgré cela, le CHF est fort face au USD (0.86) et à l’Euro (0.94).
Le VIX (indice de volatilité) a connu une hausse spectaculaire, dépassant les 60% - un niveau inédit depuis 2008, maintenant que de 18,4%. Nous recommandons de vendre la volatilité lorsqu'elle est élevée et de l'acheter lorsqu'elle est bon marché.
Quelques chiffres
400’000 participants sur 20 ans : une nouvelle étude révèle qu'il n'existe aucune association entre la prise quotidienne de multivitamines et une réduction du risque de décès, y compris par cancer ou maladie cardiaque.
221 conteneurs perdus en mer sur 250 millions : l'industrie maritime mondiale a établi un nouveau record, marquant une amélioration significative par rapport au précédent record de 661.
90% des femmes sur LinkedIn rapportent avoir reçu des avances sexuelles sur la plateforme.
Editorial
La tête dans le sable
(toutes ressemblances avec des personnages réels ou fictifs seraient purement fortuites).
Le 6 août 2024 au matin
Sur la table de la maison de vacances, le cahier saumon du Figaro reste fermé. Pierre, inquiet, a appelé Paul, son banquier, qui lui a conseillé de « rester tranquille » et de « laisser passer l’orage ». Bien qu’il ne lui ait pas confié la gestion de son portefeuille, Pierre apprécie la façon dont Paul sait le rassurer. L’argent “parti en fumée”, temporairement il l’espère, lui a permis de relativiser les 225 € par tête du menu fixe, sans les vins, du Château Richeux (2 étoiles au Michelin). Il fut étonné de voir le restaurant plein, beaucoup de clients parlant français.
Pierre, à la cinquantaine bien établie, évolue dans un monde dont il connaît les codes. Au fil des années, il s’est constitué un portefeuille de « bon père de famille », principalement composé de titres français, du « blanc-bleu » comme il aime à penser. Il a été élevé avec l’adage « si tu n’as pas vendu, tu n’as pas perdu », dont il perçoit maintenant les limites.
Pierre et sa femme, comme beaucoup de Français, se passionnent pour les Jeux Olympiques par téléviseurs interposés (ils étaient pessimistes sur l’organisation), y trouvant un répit avant une rentrée sociale et politique sans doute compliquée. Ils aiment à croire que la superbe campagne orchestrée par Vuitton pourra redonner un élan au cours de bourse du champion national (-22 % sur un an).
Dans leur maison de famille, Pierre ne reçoit pas ses relevés de compte. C'est mieux ainsi.
Pendant ce temps, à l’autre bout de la France, Paul, en vacances lui aussi, raccrocha le téléphone. Avec Pierre, ils sont amis d’enfance. Paul a l’habitude des étés chahutés et pense que le « ne rien faire » paiera encore cette fois. Il sait qu’une poignée de traders dans un marché atone font la pluie et le beau temps à l’autre bout de la planète.
Paul était encore en « culottes courtes » dans les années Pompidou, mais il regrette l’époque où un grand banquier, passionné de poésie, gouvernait la France à coups de « grands projets ». Paul a cru en Emmanuel Macron, mais la crise du Covid et la guerre en Ukraine ont eu raison de lui, tout comme les deux chocs pétroliers ont eu raison de VGE (combien connaissent encore cette abréviation, signe d’une génération). La France rêve toujours de l’homme providentiel mais en fait elle est prisonnière de son état providence.
Paul aurait aimé dire à Pierre que son portefeuille était « mal ficelé », qu’il ne reflétait pas les forces en présence, qu’un champion hexagonal n’est aujourd’hui qu’un nain au niveau mondial. Bref, Pierre est trop franco-français, aussi bien dans sa vision du rôle de la France que dans ses choix d'investissements. Si la France se classe 5ème au tableau des médailles (3ème le 6 août), cette performance masque en réalité un lent déclin industriel et financier.
Bien sûr, Paul aurait pu dire à Pierre qu’il n’était pas (plus) « outillé » pour gérer son portefeuille correctement, qu’il réagissait toujours avec « un train de retard » et qu’il achetait ou vendait des titres de manière trop aléatoire et instinctive sans une approche holistique du portefeuille. Mais, il s’est tu par amitié et sachant que les “conseillers ne sont pas les payeurs”.
À l’heure où j’écris ces lignes, les choses sont en grande partie rentrées dans l’ordre. Pierre est toujours en vacances et a oublié son appel à Paul. Il se dit qu’il a eu chaud et qu’il sera peut-être temps de vendre en septembre.
Recevez le premier et le troisième mercredi de chaque mois quelques reflexions sur les marchés financiers (mais pas seulement).
Si vous appréciez cette newsletter, merci de la faire suivre.
Investissements
ESG, repose en paix
Qui trop embrasse, mal étreint
Tout d’abord, on a tout mélangé : la gouvernance, le social et l’environnement sans répondre au vrai problème : le réchauffement climatique. En effet, le "E" de ESG est pour l’environnement, pas pour les émissions. Si nous voulons réduire le réchauffement climatique, nous devons réduire nos émissions de CO2, et le nombre de femmes dans les conseils d’administration n’y changera rien. “Don’t get me wrong”, il est nécessaire qu’il y ait une égalité homme-femme et que les femmes occupent les responsabilités qu’elles méritent.
Fais ce que je dis et pas ce que je fais
Avant le COVID, les Blackrock, Fidelity et consorts faisaient l’apologie de la gestion ESG et de l’investissement durable, qu’ils ont imposé comme standard au reste du monde. Puis ils se sont rendu compte que le client final n’en voulait peut-être pas… En bons pragmatiques, ils ont retourné leurs vestes. En Europe, nous sommes plus dogmatiques et nous sommes restés bloqués avec l’investissement ESG bien plus longtemps.
La réalité économique nous rattrape
La guerre en Ukraine et notre dépendance vis-à-vis de la Russie ont montré les limites de cette dialectique. De dogmatiques, nous sommes devenus schizophrènes, et la performance de nos portefeuilles s’en est ressentie (entre 5% et 10% de moins par rapport à nos homologues américains). Pendant ce temps, les banques américaines peuvent toujours prêter aux sociétés pétrolières et aux marchands de canons.
Et maintenant?
Le retour en force des énergies fossiles, poussé par les besoins énergétiques immédiats et la pression géopolitique, met en lumière les contradictions de l'ESG. Les investisseurs doivent désormais reconsidérer leurs stratégies. Faut-il rester fidèle aux principes ESG même si cela signifie sacrifier des rendements? Ou bien faut-il s’adapter à la réalité du marché, quitte à compromettre certaines valeurs? L'avenir de l'investissement ESG semble plus incertain que jamais.
Chez BR & H Finance, nous conseillons de concentrer les efforts sur la réduction des émissions, en privilégiant le nucléaire, l'uranium (qui a connu une correction de 9% au cours du dernier mois), la production d'électricité, les infrastructures, et le béton décarboné.

Patrimoine
Fiscalité européenne
L'étude EY-Molinari sur la fiscalité en Europe pour 2024 offre une analyse approfondie des charges fiscales et sociales pesant sur les salariés moyens dans l'Union européenne et au Royaume-Uni. Les résultats sont à la fois surprenants et révélateurs, mettant en lumière les disparités entre les pays et les implications pour les travailleurs.
La France: Un record en matière de prélèvements… et de déficits
Bien que nous enfoncions une porte ouverte qu’on nous rabâche année après année, il est bon de rappeler les faits à l’heure des LFI et du NFP; La France reste l'un des pays les plus taxés d'Europe, avec des charges patronales et salariales particulièrement élevées.

En 2024, un employeur français doit débourser 218 € pour qu'un salarié moyen dispose de 100 € de pouvoir d'achat réel. Avec une pression fiscale et sociale de 54 %, la France se positionne en tête des pays les plus taxés de l'UE, une position qu'elle maintient depuis plusieurs années. Ce poids des prélèvements obligatoire inclut les charges sociales patronales (56 %), salariales (31 %), l'impôt sur le revenu (7 %), et la TVA (6 %). En comparaison, les employeurs en Estonie et en Irlande déboursent respectivement 28 % et 37,1 % de charges patronales.
Par ailleurs, avec 5.4% de déficit public en 2023, la France est dans les plus mauvais élèves de la classe Européenne juste devant l’Italie, la Hongrie et la Roumanie…

La date de libération sociale et fiscale pour les salariés français est le 17 juillet, la plus tardive de l'UE, indiquant que les Français travaillent plus de la moitié de l'année pour financer les charges et les impôts. À titre de comparaison, le Royaume-Uni fête cette libération le 1er mai, une différence marquante qui souligne le poids excessif de la fiscalité en France.
Le système éducatif français est également mis en cause pour son inefficacité (il représente 9% des dépenses publiques). Avec une dépense par élève de 7 890 € par an, les résultats sont décevants : seulement 70 % des élèves de 15 ans n'ont pas de difficulté majeure, contre une moyenne de 69 % dans les 30 pays étudiés. En d’autres termes, on dépense plus pour le même résultat…
Les retraites
Le Danemark se démarque avec son système de retraite par capitalisation très développé, représentant 192 % du PIB en 2022. Grâce à ce système, les salariés danois bénéficient d'un taux de remplacement net de 77 % de leur salaire brut, bien supérieur à la moyenne européenne et à celui de la France (74 %), tout en cotisant moins (13 % du salaire brut contre 28 % en France).
Il est à noter que les sénateurs bénéficient d’un système de retraite mixte ; pour moitié par capitalisation et pour moitié par répartition. En appliquant ce système à l’ensemble de la fonction publique, on aurait économisé €433Mia sur 15 ans des €789Mia dépensés.
Belgique : Un fardeau fiscal similaire
La Belgique, avec une pression fiscale similaire à celle de la France, voit ses salariés moyens également lourdement pénalisés. Le taux élevé de prélèvements obligatoires réduit significativement le revenu disponible, affectant ainsi le niveau de vie des travailleurs belges. La complexité du système fiscal belge ajoute également une couche de défi pour les entreprises et les individus, rendant la gestion fiscale plus ardue. Le jour de libération fiscale en Belgique est le 14 juillet, également tardif par rapport à la moyenne européenne.
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En été, mieux vaut suer que trembler
Proverbe Français
Principaux Marchés

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