Les 4 Saisons - BR&H Finance

Juin 2024

Source British Chess News - L. Cooper, DH, C. Haslinger and D. Kumaran in 1986.

Joli, Joli, Joli Mois de Mai

Que d’eau à Zurich! Durant les sept derniers jours de mai, nous avons reçu 150mm de pluie, alors que la moyenne pour tout le mois est normalement de 120mm. Et ce n’est pas tout, en mai 2024, nous avons atteint un total de 315 mm (1cm par jour)! Beaucoup confondent météo et changement climatique, mais n'oublions pas: un mois pluvieux ne fait pas le climat (petite précision; nous ne sommes pas climato-sceptiques).

Le mois de mai a été particulièrement généreux pour les investisseurs, avec des performances remarquables tant pour les actions que pour les obligations. L'indice suisse (SMI) a brillé avec une hausse de 6.36%, surpassant tous les autres marchés que nous suivons. Le Nasdaq, fidèle à sa réputation, n'est pas en reste avec une progression de 5.92%, atteignant brièvement les 17'000 points, tandis que le Dow Jones franchissait la barre des 40'000 points. Même l'indice africain, l'African Titans 50, a affiché une solide performance de 4.91%. Par contre, l'Asie a fait du surplace, à l'exception de Hong Kong, la Corée du Sud chutant même de 2.06% (voir récapitulatif en toute fin de la Newsletter).

Etats-Unis: Un air de déjà vu

Aux États-Unis, la croissance des bénéfices sur un an pour l'indice S&P 500 frôle les 11%. Alors que nous approchons de la fin du premier semestre 2024, l'économie américaine continue de surprendre agréablement. Wall Street a enregistré des gains records ce mois-ci, dominés par les actions technologiques. Un merci tout particulier à Nvidia, dont les actions ont dépassé pour la première fois les $1'000, grâce à des résultats exceptionnels au premier trimestre et une augmentation des ventes de 262%. L'annonce d'un split d'actions de 10 pour 1 a également fait des étincelles. 

Depuis 1950, à 21 reprises, le S&P 500 a augmenté de plus de 10 % du début de l’année à la fin mai. Les deux seules fois où le S&P 500 a baissé pendant le reste de l'année furent en 1987 (-13 %) et en 1986 (-0,1 %).

En Europe, l'inflation en baisse et une activité économique faible depuis 18 mois poussent la BCE à envisager des réductions de taux. Mais n'espérez pas une chute rapide et spectaculaire. Aux États-Unis, nous anticipons seulement une ou deux réductions de taux de la Fed cette année. La coupe de la BCE ne sera probablement pas le début d'un cycle global de baisse des taux. Nous privilégions les actions américaines par rapport aux européennes, en raison de meilleurs résultats d'entreprises et à l'essor de l'IA.

France : Le cercle vicieux

La France est maintenant notée AA- par l'agence de notation S&P. Plus la note est basse, plus le coût de la dette augmente. Plus le coût de la dette augmente, plus il faut emprunter, et plus il faut emprunter, plus la note se dégrade. C'est un cercle vicieux. La France dépense beaucoup trop. Certaines voix s'élèvent pour réclamer la réintroduction de l'impôt sur la fortune (qui ne rapportait pas grand-chose) pas plus que la taxe sur les super-profits qui a rapporté 40x moins qu’espéré. La solution ne réside pas dans les recettes, mais dans les dépenses... Pour mettre les choses en perspective, la France est passée en dessous du rating du Royaume-Uni.

Royaume-Uni : Un vent de changement…

Une élection anticipée est la seule chance pour Rishi Sunak d'obtenir un second mandat. Toutefois, avec 68% des Britanniques le jugeant « très mauvais » (source: YouGov), ses chances semblent minces. Néanmoins, quelque soit le résultat, l’exode des résidents non-doms et de ceux qui bénéficiaient de niches fiscales ne va faire que s’accélérer (voir newsletter du mois dernier). L'inflation globale a significativement baissé en avril à 2.3%, mais l'inflation des services reste élevée à 5.9%, rendant une réduction de taux en juin, par la BoE, improbable.

Le luxe continue de souffrir avec les mauvais chiffres de Burberry. Le groupe britannique est, avec Salvatorre Ferragamo et Kering, le vilain petit canard du secteur depuis un moment.

Asie : La léthargie chinoise

Les actions chinoises n'ont guère bougé après une lecture décevante de l'indice manufacturier, soulignant les vents contraires à la croissance. Le Shanghai Composite Index est resté stable. Parallèlement, la Chine continue de réduire ses avoirs en obligations américaines, préférant augmenter ses réserves d'or.

Solvay SA (SOLB)

Sur les 5 derniers jours, Solvay a corrigé de presque 8.00% ce qui ramène la performance du titre en ytd à 14.5%. Ce titre est une valeur de fond de portefeuille, avec un actionnaire familliale et un excellent redement (8.76% en 2023).

Roaring Kitty, aka Keith Gill (suite)

La figure de proue derrière la saga des "meme stocks" de GameStop Corporation - a révélé dimanche soir qu'il possède plus de 115,7 millions de dollars d'actions dans le détaillant de jeux vidéo. En plus des actions, il détient également environ 65,7 millions de dollars d'options d'achat arrivant à expiration le 21 juin avec un prix d'exercice de 20 dollars chacune (prix actuel de 28 dollars). En 2021, sa richesse n'était que de 34 millions de dollars, donc il a très bien réussi au cours des trois dernières années.

Quelques chiffres

$14.9 Milliards, c’est le montant des profits de Nvidia au premier trimestre 2024. Ce montant est à mettre en perspective des €15.2 engrangés par LVMH pour tout l’exercice 2023.

€1.8 Milliard, c’est le coût annuel de la Nouvelle Calédonie pour la France. A titre de comparaison nous voulions connaître ce chiffre pour la Corse mais sans résultat (le dernier date de 2010 avec €680Mio)

$15.7 Millions, c’est la rémunération médiane des grands patrons américains. La palme revenant au peu connu Hock Tan, le patron de Broadcom.

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"Les marchés haussiers naissent dans le pessimisme, se développent dans le scepticisme, atteignent leur sommet dans l'optimisme et meurent dans l'euphorie." - John Templeton

Un Génie qui Vous Veut du Bien

C'est fascinant de voir qu'un joueur de poker, jeux vidéo, échecs et de go est en passe de redéfinir l'avenir de l'IA pour notre bien à tous. C'est le destin extraordinnaire d'un génie multi-culturel, fils d'un père chypriote et d'une mère singapourienne, ayant grandi à Londres. Aujourd'hui marié à une biologiste moléculaire italienne, ils ont 2 enfants.

Il est né en 1976.

À 4 ans, il était déjà un prodige des échecs, devenant numéro 2 mondial dans sa tranche d'âge et atteignant le titre de maître à 13 ans. Passionné par l'informatique, il a appris à programmer seul sur un ZX Spectrum 48K acheté grâce à ses gains aux échecs.

À 15 ans, il passe ses A-levels et, à 16 ans, réussit ses examens d'entrée aux universités, mais il est trop jeune pour intégrer Cambridge. Il en profite pour développer le jeu ThemePark, avec la référence en la matière, Peter Molyneux. Les ventes de ce jeu vidéo financeront toutes ses études supérieures. Diplômé de Queens' College avec un Double First, il cofonde quelques années plus tard DeepMind en 2010, une startup en intelligence artificielle. Leur mission: "résoudre l'intelligence" puis utiliser cette intelligence "pour tout résoudre". 

Acquise par Google quatre ans plus tard pour la somme rondelette de £400Mio. Google lui laisse carte blanche, la société reste basée en Angleterre et bénéficie de budgets importants sans obligation de résultats financiers.

Pour se détendre, il participe aux World Series of Poker à plusieurs reprises avec un certain succès.

Pendant ce temps, DeepMind révolutionne l'IA, d'abord avec AlphaGo, qui bat le champion du monde de Go, Lee Sedol, lors de 5 matchs suivis par des dizaines de millions de téléspectateurs majoritairement venus du pays du matin-calme (YouTube, EN, 1h30). En termes de calcul, le Go fait paraître les échecs comme un jeu d'enfant. Aux échecs, il y a environ 35 coups possibles à chaque tour. Au Go, il y en a 250, et chacun de ses coups mène à 250 autres, donnant des milliards de positions possibles. En 2019, Lee Sedol a annoncé qu’il se retirait de la compétition au plus haut niveau dans une sorte “d’à quoi bon” assez triste.

DeepMind ne s'arrête pas là et résout l'énigme du "protein folding" avec AlphaFold, un défi scientifique de plus de 50 ans. Ces découvertes ont fait la une du magazine Nature à six reprises, et AlphaFold partage ses avancées en open source (YouTube, EN, 9.40min).

Demis Hassabis, car c'est de lui qu'il s'agit, récemment anobli, prévoit que l'IA deviendra l'une des technologies les plus bénéfiques pour l'humanité, tout en soulignant les défis éthiques à surmonter. Avec ses nouvelles responsabilités chez Google, il pourrait bien transformer nos vies en apportant des solutions innovantes et intelligentes à des problèmes complexes, notamment dans la santé.

Si quelqu'un comprend l'IA, c'est lui, et si quelqu'un peut mener des projets ambitieux à terme, c'est encore lui. Seul bémol, l'argent ne l'intéresse pas donc le bénéfice pour les actionnaires d'Alphabet (Google) ne sera sans doute pas immédiatement perceptible…

Petites Précisions

  • Le terme intelligence artificielle est un terme générique. Dans les faits, il y a deux grandes familles : l'IA générative que nous utilisons par l'entremise de ChatGPT et l'IA que Demis Hassabis utilise qui est une IA analytique et prédictive, capable de résoudre des problèmes complexes comme ceux abordés par DeepMind avec AlphaGo et AlphaFold.

  • Le monde des échecs est en (semi) ébulition car Magnus Carlsen vient de populariser l'ouverture Viih-Sou en A4 en l'utilisant à plusieurs reprises au cours du dernier mois (YouTube, EN, 14.40min).

Sell in May and Go Away (suite)

Dans notre dernière édition, nous avons expliqué que l'adage "Sell in May and go away" fonctionnait pour la période de 1966 à 2024 et qu'il permettait non seulement de générer de meilleurs rendements, mais aussi de réduire la dispersion (volatilité). Cependant, c'est un peu théorique. Pour une analyse plus fine, cette fois, nous prenons en compte des périodes d'investissement plus courtes de 10 ans, que nous faisons "rouler" (première période 1966/1976, deuxième 1967/1977, et ainsi de suite, 49 fois). Dans le tableau ci-dessous, la zone verte indique que lorsque vous êtes au-dessus de zéro, c'est l'adage qui gagne, mais lorsque vous êtes en dessous, c'est "Stay Invested" qui l'emporte. Sur les 49 observations, "Stay Invested" ne gagne que 21 fois, mais 14 fois depuis le début du siècle, ce qui semble indiquer un renversement de tendance :

Novembre et Mars : Les Chouchous du S&P500

Au cours des 50 dernières années, en utilisant toujours la base de données de Robert Shiller sur le S&P500 (Robert Shiller / Yale Database), nous avons cherché à déterminer quels sont les meilleurs et les pires mois de l'année pour être investi. Août et septembre se révèlent être les pires mois, offrant en moyenne un rendement négatif. Le titre de mouton noir revient au mois d’août, qui affiche un rendement négatif presque une année sur deux (ratio de 1.23) avec rendement moyen de -0.37%. En revanche, novembre et mars sont des mois favorables, avec une performance positive 2.57 fois pour chaque mois négatif.

Sécuriser vos Investissements en Temps de Crise

Investissez dans les actions des sociétés liées à la défense (armement, munitions, cybersécurité). En temps de conflit, alors que la majorité des actions plongent (ça reste à démontrer, voir plus bas), ces sociétés voient leurs carnets de commandes exploser. Mais comme le montre le tableau ci-dessous, les actions liées à la défense ont fait 2x à 3x la performance du Nasdaq depuis le 7 octobre 2023 et de 4x à 20x depuis le 24 février 2022.

L'OTAN demande à ses membres d'allouer 2 % de leur PNB au secteur de la défense. Avec 31 pays membres, dont l'Albanie (oui, même l'Albanie), et un PNB total avoisinant les 45 trillions de dollars, les dépenses en défense devraient dépasser les 900 milliards de dollars par an. Cela représente la moitié du PNB Russe et quatre fois ses dépenses actuelles liées à la guerre en Ukraine. Le célèbre "un pour tous, tous pour un" des Trois Mousquetaires prend ici tout son sens.

Les gesticulations de Poutine aux portes de la Lettonie, de la Lituanie et de l'Estonie devraient rester des gesticulations. Au cours de l’histoire, d'autres ont essayé d'ouvrir un deuxième front et ont échoué, faute de moyens. Tant mieux pour nous. Mais malgré tout, le monde a peur. Les lobbies de l'armement sont en ébullition, et les budgets militaires augmentent partout (même en Suisse). Les portefeuilles éthiques, eux, ont pris du plomb dans l'aile (pas de jugement ici, juste une observation).

Mais ne vous faites pas d'illusions : ces 900 milliards de dollars ne rempliront pas immédiatement les carnets de commandes. Prenons les États-Unis : ils dépensent annuellement 142 milliards en nouveaux équipements, 122 milliards en R&D, 318 milliards en opérations diverses et maintenance, et 184 milliards en salaires. Donc, seulement 20 % pour les nouveaux équipements. En clair, sur les 900 milliards de dépenses, nous devrions voir environ $230Mia p.a. pour les nouveaux équipements. Certains pays, comme les États-Unis et l'Arabie Saoudite, dépensent déjà bien plus que 2 % de leur PNB pour la défense.

Pour faire simple, le secteur de la défense continuera probablement de croître, même sans nouveaux conflits.

Le marché est cynique : ce qui n'a pas d'influence n'a pas d'importance. Il suffit de regarder le conflit israélo-palestinien : malgré les tensions, l’indice israélien est en hausse cette année (+7.22%).

Le pétrole est également une bonne protection comme nous pouvons le constater avec le regain de tension dans la Mer Rouge.

Il ne peut pas y avoir de crise la semaine prochaine: mon agenda est déjà plein.

Henry Kissinger

Courrier des Lecteurs

  • Dans Les Cerfs Volants de Kaboul, roman de Khaled Hosseini adapté au cinéma par la Suisse Marc Forster, le père d’Amir conduit une Ford Mustang de 1969. BV, Paris

  • Dans le restaurant Neue Taverne de Zurich, l’eau plate ou gazeuse est à volonté pour Chf 5 par personne. AR, Zollikon

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