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B-R & H Finance ● Les 4 saisons
Mi-février 2025
En 1946, Edith Piaf chantait La Vie en Rose, et en 1975, Joe Dassin fredonnait L’Été Indien. Entre ces deux titres, les Trente Glorieuses ont offert à la France une parenthèse enchantée, une époque de croissance et d’insouciance que beaucoup aimeraient revoir. Ces chansons résument bien cette période : l’une symbolise un nouveau départ, empli d’optimisme, tandis que l’autre évoque les derniers instants d’un âge d’or, juste avant que l’automne, puis l’hiver, ne s’installent – une métaphore qui fait écho au titre de cette newsletter. Aujourd’hui encore, cette génération concentre une part importante des revenus et du patrimoine français (voir l’article Le 0,1%).
Revue de marché
La revanche de la Chine et des banques européennes
Les deux premières semaines de février 2025 ont été tout sauf ennuyeuses. Entre la montée en puissance des valeurs chinoises, l’envolée des banques européennes, un or au sommet et des tensions géopolitiques persistantes, les investisseurs jonglent entre euphorie et prudence. Retour sur les gagnants, les perdants et les tendances à suivre.
Un vent d’optimisme souffle sur les actions
Les marchés européens continuent leur ascension, avec un CAC40 en hausse de +11,19% YTD et un SMI suisse qui suit de près à +11,15% YTD. Le DAX allemand grimpe de +7,34% MTD, soutenu par des performances solides dans les secteurs bancaire et industriel. Mais la vraie surprise vient d’Asie : la Bourse de Hong Kong explose de +7,52% MTD, portée par un retour en grâce des valeurs technologiques chinoises.
Aux États-Unis, la situation est plus contrastée. Les résultats du S&P500 sont solides (+1.88% MTD), mais le marché reste nerveux face aux nouvelles tensions commerciales et aux craintes inflationnistes. Les investisseurs digèrent une série de publications de résultats excellents mais qui peinent à vraiment enthousiasmer. Résultat : les indices américains flirtent avec leurs plus hauts, mais sans conviction.
Après des mois dans le creux de la vague, les valeurs technologiques chinoises reviennent en force. Alibaba (+42% MTD), BYD (+33,92%) et Tencent (+25,4%) mènent la charge, propulsant la Bourse de Hong Kong dans un marché haussier technique. Le sentiment des investisseurs semble avoir radicalement changé vis-à-vis de la Chine, qui reprend enfin un rôle moteur sur les marchés mondiaux.
Aux États-Unis, les valeurs technologiques ne sont pas en reste, avec une performance stratosphérique de Palantir (+47,9%), toujours dopé par la frénésie autour de l’IA. Intel bondit de +33,9% sur des rumeurs de rachat partiel, et Nvidia continue de séduire avec une progression de +16,91%.
Les banques européennes flambent, les spiritueux trinquent
Dans le secteur bancaire, c’est la fête : Société Générale (+21,6%) et Banco Santander (+20%) surfent sur des résultats solides et une dynamique sectorielle favorable. Pendant ce temps, les spiritueux connaissent un trou d’air; Rémy Cointreau (-12%) et Pernod Ricard (-11%) souffrent d’un ralentissement de la consommation en Chine et de prévisions de croissance plus mesurées pour le reste de l’année.
Les matières premières et les devises : l’or brille, le pétrole s’essouffle
L’or s’envole à un nouveau record historique à Usd 2’932. Pour mémoire, l’once est l’équivalent de 28.34g donc lorsque l’once a dépassé les Usd 2’834, le gramme valait Usd 100, le kilo Usd 100’000, pour les calcul cela devient beaucoup plus simple!
À l’inverse, le pétrole (Usd 75.5) enchaîne une troisième semaine de baisse, affecté par les craintes sur la demande mondiale et les tensions commerciales.
Côté devises, le dollar américain s’est renforcé face à l’euro, au peso mexicain et au dollar canadien, alors que les marchés intègrent le risque de nouvelles taxes protectionnistes aux États-Unis.
Chez BR & H Finance, nous suivons de près environ 500 actions chaque mois. Nous avons choisi de partager certains des tableaux que nous produisons en interne à titre purement indicatif.
Tableau de la quinzaine

Morgan Stanley - Key trends in the luxury jewellery industry - February 2025
Quelques chiffres
20 minutes, c'est le temps qu'il faut au paracétamol effervescent pour faire effet, contre 45 minutes pour un comprimé classique.
50 milliards de dollars, c'est déjà le poids de xAI dans l'empire Musk, après une levée de fonds de 5 milliards en fin 2024. Créé en réponse à OpenAI, l'entreprise s'inscrit dans un contexte de rivalité que le milliardaire a porté devant la justice et dans sa récente proposition d’OPA.
1 milliard de caméras de surveillance sont déployées dans le monde, dont 54% en Chine. Dans ce contexte, la croissance de Palantir n’a rien de surprenant.

Editorial
Générations : étiquetées de la naissance à l’oubli
2025 marque le commencement de la génération Bêta. Un terme inventé par des sociologues qui aiment nous classer par tranches, comme si nous étions des produits sur une étagère… Ces classifications ont quelque chose d’arbitraire, un peu comme l’horoscope : on leur donne une valeur universelle, uniforme et unisexe, alors que nous ne naissons pas tous sous les mêmes cieux, nous n’avons pas les mêmes dieux, les mêmes besoins ni les mêmes cultures.
D’ailleurs, nous n’entendrons probablement plus parler de la génération Bêta avant qu’elle ne vive ses premiers émois. Ensuite, nous la suivrons pendant une trentaine d’années avant qu’elle n’entre, à son tour, dans l’histoire collective, puis disparaisse des discussions – un peu comme la génération silencieuse (1920 - 1945), dont on ne parle plus jamais… elle porte bien son nom.
Entre les Baby Boomers (1946 – 1964) et la génération Bêta, il y en a eu quatre : la Génération X (1965 – 1980), les Millennials (1980 – 1995), la Génération Z (1990 – 2010) et les Alphas (2010 – 2015). Et après les Bêtas ? Peut-être les Gammas, ou alors, lassés de ces étiquettes, nous passerons à autre chose…
Retour sur les Baby Boomers en France
Les Boomers, c’est une génération qui a vu naître la Cinquième République et qui l’a accompagnée jusqu’à son apogée économique. Les plus âgés fêteront leurs 80 ans l’année prochaine, tandis que les plus jeunes sont encore en activité. Mais leur vraie ligne de fracture se situe en 1968 : certains étaient sur les barricades, d’autres encore en culottes courtes. Fait rare dans l’histoire, ils n’auront jamais connu la guerre. Les premiers ont été bercés par la libération sexuelle, tandis que les plus jeunes ont été les premiers à grandir avec le spectre du sida.
C’est une génération qui a grandi dans un monde en reconstruction. Leur début coïncide avec le procès de Nuremberg (1945-1946), et leur chapitre se ferme avec la mort de Winston Churchill (1965). Entre ces deux dates, la France s’est électrifiée, motorisée et modernisée. Ils sont passés du rationnement aux hypermarchés, du pain sur ticket de rationnement à l’abondance consumériste.
Les Baby Boomers ont applaudi l’arrivée du fast-food en même temps que la Renault 5 (1972), le Minitel (1980) et le premier McDonald’s en France (1979, Strasbourg). Ils ont tout consommé, tout possédé : une maison en banlieue, une résidence secondaire, des vacances au Club Med, une retraite assurée à 60 ans. Entre 1945 et 1975, la France a connu une croissance annuelle moyenne de 4 à 5%. C’est Jean Fourastié qui a baptisé cette époque les Trente Glorieuses.
L’électroménager a révolutionné les foyers, à tel point que Boris Vian s’en est moqué en chanson en 1956 avec la complainte du progrès:
"Ah, Gudule, viens m’embrasser et je te donnerai…. Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer et du Dunlopillo...”
Les Boomers ont aussi vu la France entrer dans l’ère nucléaire avec la mise en service de la centrale de Marcoule en 1956. Tout semblait radieux, avec une dette publique insignifiante et une croissance que l’on croyait infinie. La télé en noir et blanc diffusait les Shadoks, et on buvait du Tang. Mais tout a basculé avec le choc pétrolier de 1973. Le plein-emploi s’est évaporé, l’industrie française a commencé à se délocaliser.
Mais les Boomers, eux, avaient déjà leur maison payée, leur retraite garantie et leurs avantages acquis. Les plus jeunes d’entre eux ont développé une mentalité proche des Millennials : après moi, le déluge…
Que reste-t-il des Baby Boomers aujourd’hui ?
De manière surprenante, il n’y a pas tant de grandes sociétés françaises de cette époque. Elles sont pour la plupart antérieures (L’Oréal remonte à 1919 et Moulinex à 1937) ou postérieures comme EssilorLuxotica par exemple. Néanmoins, en voici quelques-unes:
Club Med (1950) – L’incarnation des vacances insouciantes et du tourisme de masse, une révolution du loisir qui a accompagné l’ascension économique des Boomers.
Carrefour (1959) – La grande distribution a explosé avec eux, et Carrefour est devenu un géant mondial. Ginette Moulin est décédée la semaine dernière, sa holding familiale possède encore de nombreuses actions de cette enseigne.
Coface (1946) – Spécialiste de l’assurance-crédit, créée pour soutenir les exportations françaises dans un monde en pleine reconstruction.
Publicis (1926, mais explosion post-Trente Glorieuses) – La publicité moderne a décollé avec l’ère de la consommation des Boomers.
Société Générale des Eaux → Veolia (1953) – Ancêtre de l’actuel leader mondial des services de l’eau et des déchets.
Sodexo (1966, un peu tard mais héritier direct des Trente Glorieuses) – La restauration collective s’est développée avec la montée en puissance des grandes entreprises et des services.

Parenthèse
Trop Franco-Français
Associer l’Inde, qui regorge d’ingénieurs de classe mondiale, était une idée de génie – et à moindre coût.
Le patrimoine d'Elon Musk
Il est principalement composé de ses participations dans plusieurs entreprises technologiques de premier plan. Voici un aperçu détaillé de ses principales participations financières :
Tesla :
Elon Musk détient environ 13 % du capital de Tesla, ce qui représente la plus grande part de son patrimoine. Cette participation est évaluée à environ 173 milliards de dollars au cours actuel de l'action.
SpaceX :
Musk possède une participation de 42 % dans SpaceX, évaluée à environ 140 milliards de dollars. Cette participation est détenue par l'intermédiaire d'une fiducie.
xAI :
Il détient une part majoritaire de 54 % dans la start-up d'intelligence artificielle xAI, valorisée à 50 milliards de dollars par des investisseurs privés en novembre.
Twitter (X Corp) :
En avril 2022, Musk a racheté Twitter pour 44 milliards de dollars, devenant ainsi le premier actionnaire avec une participation de 9,2 %.
Autres participations :
Musk possède également des participations dans d'autres sociétés, notamment Neuralink, spécialisée dans les implants cérébraux humains, et The Boring Company, valorisée à 5,7 milliards de dollars, qui vise à créer des infrastructures souterraines pour réduire le trafic.
Recevez le premier et le troisième mercredi de chaque mois quelques reflexions sur les marchés financiers (mais pas seulement).
Si vous appréciez cette newsletter, merci de la faire suivre.
Patrimoine
Le 0.1%
Chaque année, la DGFIP dresse le portrait des 74'500 foyers les plus fortunés en France, divisés en deux grandes catégories. D’un côté, les Très Hauts Revenus (THR), qui regroupent environ 40'700 foyers percevant en moyenne 1,03 million d’euros par an, contre 32'000 euros pour le reste des contribuables. Le seuil d’entrée dans cette catégorie est fixé à 463'000 euros de revenus annuels en 2022. De l’autre, les Très Hauts Patrimoines (THP), également 40'700 foyers, dont le patrimoine immobilier moyen atteint 4,6 millions d’euros, contre 250'000 euros pour les autres ménages. À eux seuls, ils détiennent 1,8% du patrimoine immobilier des ménages français, soit 187 milliards d’euros.
Une partie de ces foyers cumulent les deux statuts : environ 6'900 foyers sont à la fois THR et THP, concentrant à eux seuls une part significative des richesses et des impôts collectés.
Les plus riches s’enrichissent-ils plus vite que les autres
Entre 2003 et 2016, le patrimoine des THP a presque doublé, passant de 5,3 à 10,2 millions d’euros (+96%). Une progression spectaculaire, mais qui n’est pas aussi disproportionnée qu’on pourrait le penser, puisque sur la même période, le patrimoine des autres ménages a également progressé de 59%. Depuis 2017 et la transformation de l’ISF en IFI, l’évolution du patrimoine immobilier des THP a continué, mais à un rythme moins soutenu : +18%, contre +27% pour les autres propriétaires. Loin d’une explosion des grandes fortunes, ces chiffres montrent plutôt une montée plus générale de l’immobilier en France.
Qui paie vraiment l’impôt ?
Contrairement à certaines idées reçues, ces ménages contribuent largement aux recettes fiscales du pays. En 2022, les THR ont versé 10,7 milliards d’euros d’impôt sur le revenu, soit 13% de la collecte nationale, alors qu’ils ne représentent que 0,1% des foyers fiscaux. De leur côté, les THP ont réglé 64,3% de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), soit 1,5 milliard d’euros, alors qu’ils ne représentent que 26,7% des foyers assujettis.
L’IFI concerne uniquement les patrimoines immobiliers nets supérieurs à 1,3 million d’euros, un seuil qui n’a pas été réévalué depuis 2018 malgré l’inflation et la hausse continue des prix de l’immobilier. Cela signifie qu’un nombre croissant de foyers se retrouve concerné par cet impôt, même sans avoir le profil des très grandes fortunes.
Qui sont les 0,1% ?
Loin du cliché du jeune entrepreneur milliardaire, le portrait des THR et THP révèle des tendances bien différentes. Ces ménages sont en grande majorité plus âgés que la moyenne, beaucoup ayant dépassé la cinquantaine. Ils sont aussi largement propriétaires de leur résidence principale et majoritairement en couple, puisque seuls 7% des THP et THR sont célibataires.
Leur structure de revenus a également évolué avec le temps. En 2006, les THR tiraient encore 46,9% de leurs revenus du travail. En 2022, cette part est tombée à 29,3%, tandis que les pensions et retraites (28,2%) ainsi que les revenus du capital ont pris plus de poids. En d’autres termes, la part des rentiers et héritiers a augmenté, illustrant une mutation générationnelle au sein des très hauts revenus.
Un impôt fortement progressif
Malgré la concentration des richesses, le système fiscal français reste particulièrement progressif. Les 50% des ménages les moins riches perçoivent 19,3% des revenus mais ne contribuent qu’à 6,4% de l’impôt sur le revenu. À l’autre bout du spectre, les 0,1% les plus riches (THR) perçoivent 3,1% des revenus du pays mais acquittent 26% de l’impôt sur le revenu.
Toutefois, l’IFI ne taxant que l’immobilier, il épargne les grandes fortunes qui privilégient les placements en actions, obligations ou parts d’entreprises. Ce déséquilibre entre taxation des actifs immobiliers et exonération des autres types de patrimoine pose la question d’une éventuelle refonte de la fiscalité du capital.
Un club fermé, mais pas intouchable
Les THR et THP restent une infime minorité de la population française, mais leur impact économique et fiscal est majeur. Leur richesse n’est pas homogène : les THR tirent leurs revenus d’un travail très rémunérateur et d’investissements financiers, tandis que les THP sont avant tout des propriétaires dont la fortune repose sur la valeur de leurs biens immobiliers.
Avec un contexte économique incertain et des finances publiques sous pression, la question reste entière : où l’État ira-t-il chercher de nouvelles recettes ? Si les ultra-riches sont une cible évidente, la fiscalité de ces derniers est un exercice d’équilibriste entre rendement budgétaire et risque de fuite des capitaux.
Soit on agit, soit cela sera une lente agonie
Mario Draghi
Principaux Marchés

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