B-R & H Finance ● Les 4 saisons

Décembre 2024

Pour célébrer les 20 ans de BRH, une chose est sûre: cette année, les marchés nous ont gâtés. À tous ceux qui nous ont fait confiance, toute l’équipe de B-R & H Finance tenait à vous remercier. Nous espérons que le millésime 2024 a été à la hauteur de vos attentes… À savourer sans modération !

Mais voilà: alors que nous nous apprêtons à entrer dans notre quart de siècle, une question se pose. Après deux années exceptionnelles, devons-nous commencer à nous inquiéter? Nous tenterons de répondre à cette question dans notre prochaine édition du 8 janvier 2025.

Bonnes fêtes et à bientôt.

Dans cette édition nous passons en revue l’année écoulée, nous nous intéressons aux mets d’exceptions que nous ne mangeons qu’une fois l’an. La section patrimoine fait un état des lieux des vins de bordeaux.

Revue de marché

“Clap de fin, c’est dans la boite”

Le S&P500 a brillé en 2024 avec une performance de +27% depuis janvier, ajoutant près de Usd 10 trillions à sa capitalisation boursière. Ce succès tient surtout à un casting de rêve avec les "7 Magnifiques" que sont Apple (+31%), Microsoft (+19%), Alphabet (Google, +42%), Amazon (+52%), Nvidia (+165%), Meta (+76) et Tesla (+85%). Ce groupe de tête qui a relégué toutes les autres compagnies en deuxième division sauf une; Broadcom (+118%), qui grâce à son entrée dans le club très fermé des entreprises à plus d’un trillion Usd de capitalisation, pourrait bientôt transformer ce groupe en "8 Magnifiques" (lien).

Le graphique ci-dessous est difficile à croire tant il met en évidence l'impact de Nvidia sur la performance d'un portefeuille. Sans cette action, la progression du S&P500 depuis octobre 2022 aurait été comparable à celle de l’Europe (MSCI EMU Index). Une véritable leçon sur le pouvoir des géants technologiques dans les marchés actuels.

Source Charles Schwab

Mention spéciale à Tesla et son excentrique PDG, Elon Musk, qualifié par certains de "Raspoutine de Trump". Musk ne fait pas les choses à moitié : il est le premier humain à dépasser les 400 milliards Usd de fortune, avec un dernier pic à 447 milliards la semaine dernière.

Toujours dans les technologiques, la performance d’Intel (-59%) fait peine à voir. Attendons de voir si la politique de Trump peut avoir un effet positif sur le titre en 2025.

Les performances internationales

Tandis que le Nasdaq100 affiche une hausse impressionnante de +29.44% au 15 décembre 2024, il reste devancé par des indices internationaux comme le ISE100 turc (+34%), le Taïwan Weighted Index (+46%) et surtout l’indice argentin (+155%). Cependant, l’Amérique du Sud illustre une grande disparité, avec un Mexique en repli de -10.2% et un Brésil à -7.13% (lien).

En Europe, la performance reste plus mesurée. Le Stoxx Europe 600 grimpe de +8.5% depuis le début de l’année. La Bourse de Paris continue de sous-performer avec -2.64%, bien que certains titres comme Alstom (+82%), Accor (+36%) et Hermès (+18.36%) se démarquent. À l’inverse des Kering (-40%), Rémy Cointreau (-46%) et L’Oréal (-24.5%) qui plombent le CAC40 (lien).

Outre-Rhin, le DAX surprend agréablement avec une hausse de +21.43%, soutenue par des valeurs comme Rheinmetall (+117%). En Suisse, le SMI se contente d’un modeste +4.65%, impacté par les faiblesses des pharmaceutiques et de Nestlé (-23.45%).

Enfin, l’indice de volatilité américain reste bas, autour de 14%, offrant aux investisseurs une opportunité de couverture à moindre coût en 2025.

L’or et les matières premières

L’or a brillé de mille feux en 2024, signant sa meilleure performance depuis 1979 avec un bond d’environ +30%. Derrière ce rallye se cachent des achats record des banques centrales, une demande asiatique insatiable et, bien sûr, un climat géopolitique tendu. Vers la fin de l’année, quelques prises de bénéfices ont un peu freiné cette ascension, mais le métal jaune reste une valeur sûre.

Pendant ce temps, les prix du pétrole et du gaz, contre toute attente, ont reculé malgré les tensions au Moyen-Orient.

Et le café? Une année torréfiée, pour ainsi dire! Les récoltes brésiliennes affectées par la sécheresse ont poussé les prix à des sommets jamais vus depuis 47 ans. De son côté, le cacao n’a pas fait dans la demi-mesure : une performance spectaculaire de +122% depuis janvier, avec un pic à 12'000 Usd la tonne en avril. Les pénuries causées par des conditions climatiques catastrophiques dans les zones de production ont transformé le cacao en or brun pour les investisseurs.

Mention spéciale au Bitcoin

Si le Bitcoin devait un jour rivaliser avec l’or en termes de capitalisation boursière, il pourrait atteindre… Usd 800’000 pièce. Bon, soyons réalistes, personne ne s’emballe (pas encore), mais cette comparaison met en lumière son potentiel, surtout si l’on commence à le considérer comme une monnaie refuge.

En attendant, le Bitcoin a déjà franchi un cap historique en 2024 en dépassant pour la première fois les 100'000 Usd, bondissant de +142% sur l’année. L’élection de Donald Trump et une Maison-Blanche plus favorable aux actifs numériques ont joué un rôle de booster.

En outre, le cours de l'action de MicroStrategy Inc. a grimpé d'environ 547% depuis le début de l'année ; la société vaut désormais trois fois la valeur de son stock de BTC acquis avec effet de levier. Plus dure sera la chute.

Les taux

Vendredi dernier, Moody’s a abaissé la note d’émetteur long terme de la France, passant de Aa2 à Aa3. Selon l’agence, le déficit devrait atteindre 6.3% du PIB en 2025 avant de diminuer progressivement pour se stabiliser autour de 5.2% en 2027. En conséquence, le ratio dette/PIB grimperait de 113.3% en 2024 à environ 120% en 2027. En clair, Moody’s n’attend pas grand-chose du gouvernement de François Bayrou : pas d’austérité à l’horizon, on navigue à vue, et tout le monde semble s’en accommoder.

Certes, les obligations françaises à 10 ans se négocient à des niveaux proches de celles de la Grèce (3.02% contre 3.05%), mais cela reste bien loin des 15% atteints par Athènes au sommet de la crise grecque. Une situation inconfortable, mais loin d’être dramatique.

En Suisse, la Banque nationale a abaissé son taux directeur de 1% à 0.5%. L’objectif ? Contenir la hausse du franc suisse, dont la vigueur met en difficulté les exportateurs helvètes, tout en profitant de son statut de valeur refuge.

Quant à la Banque centrale européenne, elle a également réduit son taux de dépôt, le ramenant de 3.25% à 3% la semaine dernière. Une baisse modérée mais significative, témoignant de l’équilibre délicat entre soutien à l’économie et lutte contre l’inflation.

Quelques questions pour bien démarrer 2025

  • ChatGPT 5 sera-t-il au rendez-vous? Pourra-t-on toujours compter sur l’intelligence artificielle comme locomotive boursière?

  • Les consommateurs chinois et indiens se (re)mettront-t-ils à acheter des articles de luxe? Un moteur essentiel pour de nombreuses marques européennes.

  • La dette américaine est-elle en sursis? Verrons-nous une désaffection des investisseurs et, pire encore, une véritable crise de la dette aux États-Unis?

  • La paix est-elle enfin envisageable? Le conflit entre la Russie et l’Ukraine trouvera-t-il une issue?

  • Les Européens écouteront-ils Draghi? Les recommandations de son rapport seront-elles suivies ou finiront-elles au placard?

Quelques chiffres

  • En 2000, l’industrie européenne représentait 22.5% du total mondial contre 21% pour les Etats-Unis. Vingt ans plus tard, l’Europe est tombée à 14.5%, les Etats-Unis à 16% et la Chine est passée de 10% à 28%…

  • 88% des jouets trouvés sous le sapin de Noël aux États-Unis proviennent de Chine. Une augmentation des tarifs douaniers risque donc d’avoir un impact direct sur le pouvoir d’achat des Américains.

  • 20kg, c’est le poids qu’un Sud-Coréen a volontairement pris pour tenter d’échapper au service militaire obligatoire, d’une durée de 18 à 21 mois. Malheureusement pour lui, sa stratégie a échoué: il a été condamné à un an de prison et a passé la nuit de la loi martiale (4.12.2024) à l’ombre.

Editorial

Parce que je le vaux bien

Les fêtes de Noël. Ce moment de l’année où notre palais semble irrésistiblement attiré par les produits les plus luxueux: foie gras, champagne, caviar. Mais une question se pose: est-ce leur prix qui les rend si désirables, ou bien leur qualité qui justifie leur prix? Au 19ième siécle, Le chercheur Thorstein Veblen avait une théorie là-dessus: certains produits ne sont pas appréciés pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils représentent.

Du caviar à Usd 34’500 le kg

L’Almas Caviar, produit à partir d’esturgeons bélugas albinos âgés de 60 à 100 ans de la mer Caspienne est présenté dans une boîte en or 24 carats. Son nom, "Almas", signifie "diamant" en persan, et sa commercialisation joue sur cette image de luxe inatteignable. A titre de comparaison, un kilo de ce caviar équivaut à un diamant de 3.31 carats (qualité H, SI2, taille coussin). Le diamant qui, entre parenthéses, a beaucoup baissé récemment:

Un magnum de champagne à Usd 2.5Mio

Ce vin effervescent est depuis longtemps associé aux célébrations. Mais aujourd’hui, les chiffres disent autre chose. En 2023, les ventes de champagne ont chuté de 14% et le prix moyen est en dessous des sommets atteints en 2018 (Eur 21.28bt, source Statista). Boit-on les bulles ou l’étiquette? Dom Pérignon, Armand de Brignac (surnommé "Ace of Spades"). Certaines bouteilles frisent l’absurde, comme ce champagne 'Avenue Foch' vendu 2.5 millions de dollars en 2022, arborant une étiquette NFT représentant… un chimpanzé particulièrement laid qui s’ennuie. La bulle, au sens propre comme figuré, semble parfois devoir éclater. On nous prédit un retour des NFTs en 2025, mais soyons circonspects.

Et le goût, dans tout ça?

Une étude de l’Université de Cornell a exploré comment le prix influence notre satisfaction. Deux groupes ont été invités à déguster un buffet italien à volonté (personnellement, je fuis les restaurants “à volonté” même si c’est pour de la raclette) Verdict : les participants ayant payé 8 dollars ont jugé la nourriture meilleure que ceux ayant déboursé seulement 4 dollars… pour des plats rigoureusement identiques.

Le prix influence notre cerveau, bien plus que nos papilles. Les chercheurs parlent même de "placebo gustatif": ce que l’on croit dépenser affecte directement ce que l’on pense ressentir.

Cette obsession pour le luxe culinaire ne date pas d’hier. Le foie gras, autre incontournable des repas de fêtes, incarne ce mélange d’excellence et d’exclusivité. Depuis des siècles, il est servi dans les grandes occasions et son prix grimpe toujours.

Statista 2024

Et parfois, on va encore plus loin: l’or comestible. Totalement inerte, sans goût ni odeur, il ne sert qu’à décorer, à impressionner, à afficher. Dans un restaurant de luxe, on peut trouver des steaks de bœuf de Kobé nappés de feuilles d’or. Pourquoi? Pas pour le palais, mais pour les yeux et, surtout, pour le portefeuille.

Alors, que retenir de ces agapes de fin d’année? Mais dans un monde où la rareté alimente le désir plus que le goût, peut-être est-il temps, cette année, de troquer l’apparence pour l’essence.

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Patrimoine

Vin de Bordeaux : qualité exceptionnelle, prix en baisse 

Le monde du vin est en pleine transformation. Autrefois dominé par la France, l’Italie et l’Espagne, qui représentaient 95 % du marché en 1985, ces trois piliers ne pèsent plus que 40 % aujourd’hui. L’équilibre s’est inversé : d’un marché centré sur l’offre, le vin est devenu un marché de demande, où les consommateurs dictent les tendances. Et la consommation elle-même diminue. En 2023, chaque Français a consommé en moyenne 24.2 litres de vin, contre 46.7 litres en 2010. Ce déclin reflète des changements dans les habitudes alimentaires, des préoccupations de santé et un contexte économique difficile.

Source : Liv-ex

Longtemps synonyme d’excellence, la région doit désormais naviguer sur des eaux agitées. L’indice WD Bordeaux 100, qui suit 100 des plus grands vins de la région, a reculé de 4.3% en 2024, et de 5% sur l’année écoulée. Certains millésimes récents, comme 2019, 2020 et 2021, ont vu leurs valeurs chuter de plus de 10% sur 1 an.

La campagne en primeur 2023 avait tenté de rectifier le tir. Des châteaux emblématiques, tels que Léoville Las Cases et Pontet Canet, ont abaissé leurs prix de 30 à 40%, fixant des prix consommateurs à Eur 89. Pourtant, malgré une qualité jugée excellente, la demande était restée en berne.

Les défis ne s’arrêtent pas là. Le marché secondaire des grands crus, souvent perçu comme un refuge pour les investisseurs, a subi une baisse moyenne de 15 % des prix ces 18 derniers mois. Les stocks s’accumulent, même à Londres, principal marché du vin en Europe, où les capacités de stockage sont presque saturées. Cette situation exacerbe une crise de confiance dans le système des ventes en primeur, autrefois pilier de la commercialisation bordelaise.

Pour ne rien arranger, les barrières tarifaires imposées par les États-Unis sous Donald Trump, et maintenues jusqu’en 2021, ont bouleversé les stratégies locales. Bordeaux avait augmenté la teneur en alcool de ses vins pour contourner les taxes sur les bouteilles à faible degré, avant que ces mesures ne soient étendues à toutes les catégories. Aujourd’hui, les producteurs s’efforcent de revenir à des niveaux d’alcool plus raisonnables. L’abandon des excès de bois, des degrés d’alcool modérés et des efforts pour réduire l’utilisation de pesticides témoignent d’une volonté d’évoluer.

Bordeaux est à un tournant. Si la qualité de ses vins demeure inégalée, la région doit s’adapter à un monde où les goûts changent, où les attentes évoluent, et où la tradition seule ne suffit plus.

En conclusion, c’est un bon moment d’acheter du bordeaux pour son plaisir. Nous sommes de grands utilisateurs d’Edulis, une plateforme Suisse de vente par email. Ils fournissent un excellent service avec des prix, souvent, très intéressants:

  • Chateau Smith Haut Lafitte, 2017, Parker 97+, 60 CHF/bt excl. TVA

  • Chateau Haut-Bailly, 2015, Dunnuck 98+, 99 CHF/bt excl. TVA

  • Chateau Giscours, 2019, Gabriel 19/20, 105 CHF/Magnum excl. TVA

  • Chateau Haut-Brion, 2005, Parker 100, 1’880 CHF/Magnum excl. TVA

  • Chateau Margaux, 2020, Suckling 100, 465 CHF/bt excl. TVA

  • Chateau La Lagune, 2021, Gabriel 17/20, 29 CHF/bt excl. TVA

Le vin est le lait des vieillards 

Platon

Principaux Marchés

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