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B-R & H Finance ● Les 4 saisons
Novembre 2024

Spécial Europe - La Suisse ne fait pas partie de l’Union européenne, mais nous sommes européens. Nos combats ne sont pas les mêmes, mais nous partageons une même culture. Notre proximité fait de nous, bien souvent, une victime collatérale et nous force à des accords bilatéraux du type “pot de terre contre pot de fer”.
Vu de la Suisse, l’Europe est un animal étrange. Depuis des années, nous lui montrons les bienfaits du fédéralisme avec un découpage des responsabilités entre l’État et les cantons, mais rien n’y fait. Il convient de souligner qu’en Suisse, nous avons trois niveaux de fiscalité : fédérale, cantonale et communale, et qu’un même contribuable peut payer du simple au double selon qu’il habite à Risch (canton de Zoug) ou à Genève. Ainsi, différentes taxations peuvent cohabiter dans un même espace réglementaire.
Revue de marché
Le retour du grand méchant loup
La victoire est nette et sans bavure; alors qu’on s'attendait à des risques de contestation et à un délai pour déclarer le vainqueur, Donald Trump dispose donc des coudées franches pour déployer sa politique.
Toutes les performances ci-après, sauf indications contraires, sont en Mtd (month to date).
La politique économique envisagée par Donald Trump est plus favorable aux investisseurs en Usd que celle que Kamala Harris aurait voulu promouvoir; cela dépendra cependant de la capacité à maîtriser la dette et d’éviter un « moment Minsky ». La surperformance économique relative des États-Unis et la hausse des taux d'intérêt devraient soutenir le dollar (+2.1% face à l’Euro, mais -1.9% face au Chf).
Sur les marchés financiers, son retour a permis à Wall Street de connaître l'une de ses meilleures semaines. Le S&P500 s’octroie 4.84%, le Nasdaq 6.43% et le Dow Jones 5.49%. En Europe, cependant, l’ambiance est morose; tous les indices européens sont en baisse, avec pour lanterne rouge l’indice espagnol, qui recule de 2.48%, tandis que le CAC40 fait un peu mieux avec -1.68% (-4.19% sur l’année). Étrangement, Shanghai tient le coup avec +4.34% (malgré une séance négative hier) tandis que les autres marchés asiatiques dévissent : Kospi -2.88% et Hong Kong -2.32%.
Des rumeurs de rachat de Burberry par Moncler ont circulé (démenti indirectement le lundi 11 par 4 sources anonymes). Pour nous, le « trench » reste indémodable, et qui dit trench dit Burberry (capitalisation boursière totale Gbp 2.77Mia). Moderna connaît des difficultés (-21.41%) après qu’Oddo BHF a abaissé son objectif de cours de Usd 96 à Usd 86 (cours actuel Usd 42.74). Super Micro Computer a perdu son auditeur (EY), et dans la foulée, le titre a plongé de -15.99%. Palantir s’adjuge +41.3% (+245% sur l’année, première marche du podium). Tesla n’est pas à un rodéo près (+33.37%). Gamestop (alias Roaring Kitty) avec +14.37% fait son retour. Parmi les 20 meilleures performances du mois, une seule entreprise est européenne : Rheinmetall avec un honorable +19.96%.
En Suisse, Swiss Re s’octroie +7.64% en mtd et UBS +4.24%, tandis que Richemont affiche une performance nettement moins brillante (-7.98%). Le géant suisse du luxe, propriétaire de Cartier, de nombreuses maisons horlogères et de Van Cleef & Arpels a annoncé vendredi un bénéfice semestriel en baisse de 20%. En parlant de Van Cleef & Arperls, on a l’impression que toutes les femmes possèdent une pièce de la collection Alhambra, ce qui ne se traduit pas dans le cours de bourse, il doit y avoir beaucoup de contrefaçons (cqfd).
Berkshire Hathaway (+28.83% en ytd) : Warren Buffet a surpris en annonçant un trésor de guerre de Usd 329Mia en cash. Ils ont poursuivi leurs ventes d'actions Apple, qui progresse néanmoins de +0.47% en mtd et +16.32% en ytd.
Dans les cryptomonnaies, Coinbase a enregistré le meilleur début de mois avec une performance de +71.43%, tandis que le Bitcoin atteignait un nouveau sommet de Usd 88'002 (+25.9%). L’Ethereum, de son côté, a rattrapé une partie de son retard annuel avec un +32.2%. MicroStrategy, avec une capitalisation de Usd 68Mia, se rapproche de celle de la grande banque italienne Unicredit (Usd 71Mia).
L’or, en revanche, accuse le coup, avec une performance en baisse de -5.4%.
Les asset managers sont impatients de clôturer leurs performances pour profiter des fêtes de fin d'année. À noter que la volatilité (indice VIX) se situe à un niveau bas de 14.88% (-32%), permettant de se couvrir avec des stratégies d'options à des niveaux attractifs (pour sécuriser la performance en ytd, par exemple).
Quelques chiffres
Environ 80 % du matériel militaire acheté par les pays européens et l'Union européenne avec l'argent des contribuables européens a servi à acheter du matériel militaire non européen…
Usd 8.6 trillions: c’est l’écart actuel entre le PNB américain et le PNB européen. Par habitant, le PNB des États-Unis (334Mio) est désormais proche du double de celui de l’Europe (449Mio). En d’autres termes, ils sont moins nombreux et génèrent presque 50% de plus de richesse au niveau national.
44%: c’était la part de l’Europe dans la production mondiale de semi-conducteurs en 1990, contre seulement 9% aujourd'hui.
40%: c’est le retard de croissance moyen des entreprises européennes par rapport aux entreprises américaines entre 2014 et 2019, avec des dépenses en R&D inférieures de 40% à celles de leurs homologues aux États-Unis.
Si on décide de rester des herbivores, les carnivores gagneront. Je pense qu’au moins, ce serait pas mal de choisir d’être des omnivores
Emmanuel Macron (8.11.2024)
Rapport Draghi - en clair: l’Europe travaille moins et est moins productive…
Editorial
Please, make Europe great (again)
Chez BR & H Finance, nous sommes payés pour investir là où nous anticipons que le retour sur investissement sera le meilleur. Nous ne faisons pas de sentiment. Cela ne nous empêche pas de constater avec effroi le retard qui se creuse entre l’Europe et le reste du monde.
Le retour au pouvoir de Donald J. Trump est un « coup dur » pour l’Europe. Il ne cache pas ses ambitions et il fera passer la prospérité américaine devant toute autre considération (y compris climatique). Cette fois-ci, les patrons de la tech (Peter Thiel, Elon Musk…) ont une ligne directe avec le Bureau ovale. L'agenda fiscal de Trump, marqué par la Tax Cuts and Jobs Act de 2017, a réduit le taux d'imposition des sociétés de 35% à 21% et abaissé les impôts pour tous les revenus. La plupart de ces mesures expirent en 2025, mais Trump promettait, s’il était réélu, de les prolonger et de viser un taux de 15% pour les sociétés. Ces réformes pourraient réduire la charge fiscale des ménages de Usd 550 et de plafonner temporairement les taux d'intérêt des cartes de crédit à 10%, contre une moyenne actuelle de 21% (des mesures positive pour le luxe français).
Au fil du temps, l’Europe économique est devenue une Europe politique, et les politiciens font ce qu’ils font de mieux, c’est-à-dire du clientélisme. Pas étonnant, puisque chaque élection européenne est l’occasion pour les électeurs d’en faire un vote sanction national.
La France, l’Allemagne, l’Italie se voient encore comme de grandes nations alors qu’elles ne sont plus que l’ombre de ce qu’elles étaient. Citez-moi une technologie de demain, à plus de EUR 50 milliards par an, dans laquelle l’Europe occupe la première place ?
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Depuis l’élection, le rapport Draghi, présenté en septembre (Youtube, EN, 1h22), est encore plus d’actualité. « Si l'Europe ne parvient pas à devenir plus productive, nous serons contraints de faire des choix. Nous ne pourrons pas devenir à la fois un leader des nouvelles technologies, un modèle de responsabilité climatique et un acteur indépendant sur la scène mondiale. Nous ne pourrons pas financer notre modèle social. Nous devrons revoir à la baisse certaines, voire toutes nos ambitions. C'est un défi existentiel », a-t-il souligné.
Le constat est sans appel: depuis les années 2000, l'Europe peine à suivre la cadence, freinée par une productivité stagnante. Ce retard face aux États-Unis s’est creusé, amplifié par une innovation technologique insuffisante, des coûts énergétiques faramineux (l’électricité y est 2 à 3 fois plus chère qu’aux États-Unis, le gaz naturel 4 à 5 fois), et une instabilité géopolitique. Dans les technologies de rupture comme l'intelligence artificielle et l’informatique quantique, l’Europe est distancée: seules 4 entreprises européennes figurent parmi les 50 plus grandes techs mondiales.
L’Europe souffre d’une structure industrielle rigide qui limite l’innovation. Contrairement aux États-Unis, où les investissements se concentrent sur les technologies de pointe, en Europe, ils restent majoritairement orientés vers des secteurs traditionnels comme l’automobile (avec les résultats que l’on sait…).
Le rapport propose toutefois des solutions pour revitaliser l’Europe via l’innovation technologique, une efficacité énergétique accrue et une autonomie industrielle. Ces mesures sont coûteuses: environ Eur 800 milliards p.a. Chez BR & H Finance, nous partageons le constat, mais moins la solution qui consiste à toujours dépenser plus (voir Youtube, EN, 14min).
Dans le domaine de l’IA, l'Europe dispose d’un atout avec Mistral.ai. Cette société pourrait simplifier les réglementations européennes en unifiant les législations des 27 États membres, éliminant ainsi les doublons. Aujourd'hui, le marché unique favorise surtout les grandes entreprises, tandis que les PME peinent sous la complexité législative et les 13'000 actes législatifs adoptés par l’UE ces dernières années.
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BR & H Finance
Investissements
L’Eurostoxx 50
Il regroupe les 50 plus grandes entreprises de la zone euro sur la base de leur capitalisation boursière flottante (Amundi Euro Stoxx 50 Ucits). L’indice est révisé chaque année en septembre. Il est représentatif de la zone euro avec environ 60% de la capitalisation boursière totale. Au 11 novembre, il totalisait Eur 4.150 Trilliards avec une forte concentration de sociétés françaises (17, Eur 1.63Tr, 39.4%) et allemandes (14, Eur 1.14Tr, 27.5%).
En nombre de sociétés, les banques arrivent en tête avec 7 représentantes pour EUR 409 milliards, suivies par les constructeurs automobiles avec 5 représentants pour seulement EUR 264 milliards (grosso modo le quart de Tesla…). En parlant des banques, tout le monde s’accorde sur la nécessité d’avoir des champions transfrontaliers, mais dès qu’Unicredit (anciennement Unicredito, mais le "o" faisait trop italien…) s’y essaie face à Commerzbank (une banque en crise depuis des décennies), les nationalismes contre-productifs se mettent en branle. Unicredit est la meilleure performance de l’année (+63%) et sur 5 ans (+222%, voir tableau ci-dessus).
Aujourd’hui, les 5 plus grosses capitalisations boursières de l’Eurostoxx 50 sont LVMH (300Mia), SAP (271Mia), ASML (248Mia), L’Oréal (178Mia) et Inditex (162Mia), pour un total de 1’150Tr. C’est maigre en comparaison des Etats Unis avec 8 sociétés à plus de Usd 1Tr…
Sur 5 ans, l’Eurostoxx 50 est en hausse de 31%, c’est mieux que l’Eurostoxx 600 (+26.21%) mais beaucoup moins bien que le S&P500 et ses 92% ou même le MSCI ACWI avec 57% (ACWI = All Country World Index).
Si vous cherchez un indice incluant les sociétés suisses, norvégiennes et britanniques, le MSCI Europe Index est représentatif. En termes de performance annualisée sur 5 ans, il affiche 4.87%, comparé à 10.91% pour le MSCI World et 9.86% pour le MSCI ACWI. Donc, c’est pire que l’Eurostoxx 50… Point de salut sur le vieux continent.

Dall-E / Karl Marx a dit “Il n’y a qu’une seule façon de tuer le capitalisme: des impôts, des impôts et toujours plus d’impôts”
Patrimoine
“Trop d’impôt, tue l’impôt”
Au-delà d’un certain niveau de taxation, les hausses d’impôts cessent d’être productives et finissent par réduire la croissance économique, décourageant l’investissement et incitant à l’évasion fiscale. Plusieurs économistes de renom ont exploré ce concept, chacun apportant sa propre perspective et démonstration. Voici un tour d’horizon des principaux contributeurs à cette idée.
1. Adam Smith : Les principes de l’impôt juste
Adam Smith, dans son ouvrage fondateur La Richesse des nations (1776), est l'un des premiers à théoriser les effets négatifs d'une fiscalité excessive. Il énonce quatre principes fondamentaux d'un bon impôt : l’égalité, la certitude, la commodité et l’efficacité. Selon lui, un impôt juste doit être proportionnel et ne pas nuire à la capacité des individus et des entreprises à accumuler du capital et à investir. Pour Smith, un excès d’impôts perturbe les mécanismes de marché et peut aboutir à un appauvrissement général, les individus étant contraints de réduire leur consommation ou leur production, entraînant un ralentissement de l’économie.
2. Arthur Laffer et la courbe de Laffer
Arthur Laffer, économiste américain, est sans doute le plus célèbre pour avoir formalisé l’idée de la limite fiscale avec sa "courbe de Laffer". Selon Laffer, il existe un point au-delà duquel une hausse des taux d’imposition diminue les recettes fiscales au lieu de les augmenter. Cette idée, popularisée dans les années 1970, repose sur la logique qu’une fiscalité excessive décourage le travail, l’investissement et incite à l’évasion fiscale.
La courbe de Laffer illustre l’idée qu’un taux d’imposition de 0% ne rapporte aucune recette fiscale, tout comme un taux de 100% qui découragerait toute activité génératrice de revenus. Entre ces deux extrêmes se situe un point optimal où les recettes fiscales sont maximisées sans pour autant nuire à la croissance économique. Cette théorie a influencé les politiques fiscales de Ronald Reagan aux États-Unis dans les années 1980, qui prônait une réduction des taux d’imposition pour stimuler la croissance.
3. Jean-Baptiste Say : La loi des débouchés
Jean-Baptiste Say, économiste français du XIXe siècle, n'a pas théorisé directement sur la fiscalité excessive, mais sa "loi des débouchés" souligne l’importance de la production comme source de demande. Bien qu’il ne parle pas explicitement des taux d’imposition, sa pensée sous-entend qu’une fiscalité trop lourde, en décourageant la production, finit par limiter la demande et, in fine, les recettes fiscales.
4. Friedrich Hayek : La liberté économique menacée
Friedrich Hayek, économiste autrichien du XXe siècle, dans son ouvrage La Route de la servitude (1944), évoque les dangers d’un État interventionniste et d’une taxation excessive. Pour Hayek, la hausse de la fiscalité menace la liberté individuelle en accordant un pouvoir excessif à l’État, limitant l'initiative privée et la prospérité économique. Selon lui, l’intervention étatique excessive, y compris via les impôts, perturbe le libre marché, fausse les incitations et étouffe l’esprit d’entreprise, rendant la société moins dynamique et moins productive.
5. Milton Friedman : L’effet des impôts sur la liberté individuelle
Milton Friedman, économiste américain et lauréat du prix Nobel d’économie, a également plaidé en faveur d’une fiscalité réduite. Dans ses travaux, notamment Capitalisme et liberté (1962), il argumente que l’impôt représente un coût pour la liberté individuelle et doit être limité. Friedman critique l’augmentation incessante des dépenses publiques et de la fiscalité, qui, selon lui, freine l’innovation et la productivité. Il estime que chaque dollar prélevé par l’État est un dollar de moins pour les investissements privés, et que l’accumulation de ces prélèvements finit par étouffer le dynamisme économique.
6. James Mirrlees : Taxation optimale et désincitation
James Mirrlees, économiste britannique et lauréat du prix Nobel, a contribué à la théorie de la taxation optimale, qui explore comment maximiser les recettes fiscales sans créer de désincitations au travail et à l’investissement. Son modèle repose sur l’idée qu’un impôt trop lourd sur les revenus décourage les individus les plus productifs de travailler plus ou de prendre des risques.
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