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B-R & H Finance ● Les 4 saisons
Octobre 2025

Priscilla du Preez - Unsplash - Bored dog
En investissement comme dans la vie, ne rien faire n’est pas une faiblesse ; c’est parfois l’acte le plus exigeant. Patience et immobilisme ne sont pas synonymes : attendre la bonne fenêtre, c’est de la stratégie, s’agiter pour se rassurer, c’est de la dispersion. Le silence entre deux décisions, voilà l’espace où se construit la performance.
Revue de marché

B-R & H Finance / 29th September 2025 - 10am - indicative

B-R & H Finance / 29th September 2025 - 10am - indicative
Business as usual
La Fed a abaissé son taux directeur de 25 pb le 17 septembre, ramenant la fourchette à 4.00–4.25%. Mais il aura suffi de quelques indicateurs macroéconomiques robustes aux Etats-Unis pour que le marché se demande si la Fed a bien fait de baisser ses taux et si deux nouvelles baisses d’ici la fin de l’année sont réellement dans les tuyaux. Logiquement, les taux à 10 ans souverains sont remontés provoquant des pertes sur les portefeuilles obligataires. À noter que Fitch a relevé l’Italie à BBB+ le 19 septembre.
L’actualité du jour est dominée par l’imminence d’un shutdown aux US. Donald Trump était déjà au pouvoir lors du shutdown le plus long de l’histoire (34 jours):

L’or a franchi pour la première fois le seuil de Usd 3’800/oz le 29 septembre (+45.5% en YTD). Mais c’est l’argent qui affiche la meilleure performance en YTD + 62.2%. Le pétrole WTI a signé sa meilleure semaine depuis juin sur fond de tensions liées à la Russie et d’incertitudes sur l’offre, avec un mouvement hebdomadaire haussier d’environ +5%.
Aux États-Unis, le S&P500, le Dow Jones et le Nasdaq ont inscrit de nouveaux records le lundi 22 septembre, avant trois séances de repli consécutives qui ont ramené la semaine en territoire négatif ; une respiration après un été très porteur. Parmis les indices que nous suivons, le SMI a la plus faible progression en YTD (+3.21%) et est négatif en MTD (-1.41%)… La faute au CHF fort, aux tarifs douaniers sur les médicaments et au Nestle Gate. Pendant ce temps, le Euro Stoxx monte de 1.74% sur le mois, nous avons donc pour les investisseurs, un swing de plus de 3.00%... sur un mois c’est beaucoup.
L’IA a, une fois encore, dominé les flux boursiers. Alibaba a bondi au fil du mois (+50%), dopée par l’annonce d’investissements massifs dans l’infrastructure et la présentation de Qwen3-Max ; en Asie, SK hynix s’est envolé après l’annonce de l’HBM4 et TSMC a profité d’une demande soutenue en puces de dernière génération. L’annonce d’un projet d’investissement de Usd 100 Mia de Nvidia dans OpenAI a relancé le débat sur la « circularité » du financement de l’écosystème : « je te finance, tu m’achètes mes puces », et ainsi de suite, avec des parallèles tout trouvés avec la fin des années 1990 et la bulle internet. Côté performances, Intel a figuré parmi les plus fortes hausses du mois (+48%). Tesla, qui profite du retour d’Elon Musk aux affaires, a bondi de 32% sur le mois (+7.3% sur l’année). Nous sommes impressionnés par l’offre IA d’Alphabet (Google) avec Gemini Canvas et Gemini Nano ; le titre gagne 15.7% en MTD.
En Europe, Kering s’est distingué avec un rebond de plus de 20% sur le mois, porté par l’arrivée de Luca de Meo à la tête du groupe et par un nouveau changement à la direction de Gucci (Francesca Bellettini remplace Stefano Cantino), signe d’une volonté d’accélérer le redressement de la marque. À l’inverse, les maisons de vins et spiritueux (Pernod Ricard -13.8%, Rémy Cointreau -12.4%) ont encore souffert dans un contexte de consommation atone et de dossier tarifaire toujours sensible avec les États-Unis.
En Suisse enfin, SIG Group a signé l’un des plus gros décrochages du mois (-33.5%) après profit warning et suspension du dividende ; le titre est retombé proche de ses niveaux de 2019 malgré un chiffre d’affaires désormais au-delà de Eur 3.3 Mds et une activité toujours très majoritairement tirée par le carton aseptique.
Enfin, BYD a été affecté par l’annonce de la sortie complète de Berkshire Hathaway.
Quelques chiffres
27% du trafic vidéo en ligne est pornographique.
Chez les jeunes de 5 à 19 ans, la proportion de trop maigre a reculé dans le monde (d’environ 13% en 2000 à 9.2% aujourd’hui), tandis que l’obésité a progressé (de 3% à 9.4%) ; certains pays du Pacifique affichent les taux les plus élevés (Niue 38%, Îles Cook 37%, Nauru 33%).
Le chauffage représente plus de 60% de la consommation énergétique des ménages européens.
Editorial
Occupés… mais à quoi ?
En France, la politique s’est transformée en une pièce de théâtre sans fin.. Le rideau se lève chaque jour sur la même pièce : pas de majorité, pas d’accord, pas de décision. jour après jour, on rejoue la même scène, les acteurs défilent, les costumes varient, mais la partition est toujours la même. On connaît déjà les répliques par cœur, les effets de manche, les envolées creuses. La salle est pleine : les politiciens s’agitent, les commentateurs commentent, les journalistes remplissent des colonnes, les plateaux télé se gavent d’« experts »… et à la fin, rien. La montagne accouche d’une souris (et encore). C’est du Molière sans comédie, du Beckett sans l’absurde. Pour nous, spectateurs, c’est la sensation d’assister à un spectacle figé, où le vacarme remplace l’action et la démagogie tient lieu de gouvernail.
Alors, sortons un instant du vacarme et parlons de temps qui passe. Keynes, en 1930, imaginait que la productivité nous offrirait, pour 2030, des semaines de 15 heures. La productivité est venue mais la semaine de travail ne s’est pas écourtée. Il reste 5 ans pour sa prophétie se réalise. L’ironie, c’est que l’IA rend possible ce que Keynes entrevoyait : déléguer l’ennuyeux pour dégager du temps de qualité. Les estimations sérieuses parlent de gains de productivité considérable.
Et si le problème n’était pas la technologie mais notre manière de remplir le vide qu’elle libère. C’est là que la vieille loi de Parkinson intervient : « le travail s’étend pour occuper tout le temps disponible ». Donnez 2 heures à une tâche de 30 minutes, elle prendra 2 heures. Tim Kreider a mis le doigt sur ce travers moderne : rester « busy » nous sert d’« assurance existentielle ». Autrement dit, le problème n’est pas d’avoir du temps; c’est de savoir quoi en faire. J’aime une image simple pour démêler tout ça : la roue du hamster et l’échiquier. Sur la roue, on transpire, on bouge, on affiche 10’000 pas au compteur, mais on reste au même endroit. Sur l’échiquier, on bouge peu, on anticipe trois coups, et chaque geste compte. Le temps n’y est pas un récipient à remplir mais un actif à investir.
L’art subtil de ne rien faire (intelligemment)
Ne rien faire, c’est une décision. C’est même parfois la plus difficile à prendre, surtout en finance. On confond volontiers patience et immobilisme, procrastination et sagesse. L’investisseur de long terme n’est pas un procrastinateur, c’est un stratège. Il sait que l’action excessive est souvent plus coûteuse que l’inaction.
La frontière est ténue :
Ne pas agir par peur d’affronter la réalité, c’est procrastiner.
Ne pas agir parce qu’on attend la bonne fenêtre, c’est être patient.
Ne pas agir parce qu’on ne sait pas quoi faire, c’est un signal pour revoir sa stratégie.
En d’autres termes, ne pas agir peut être lâcheté ou clairvoyance. Tout est dans l’intention. La tentation est grande de « faire quelque chose » pour se rassurer. Mais en finance comme ailleurs, l’agitation est rarement synonyme de résultat. Les études le prouvent : les investisseurs les plus actifs sous-performent souvent ceux qui savent attendre. La vraie discipline, c’est d’accepter le silence entre deux décisions
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Investissements
Un plus haut n’est pas un signal de vente
Mon fils, qui fait plus que boursicoter (voir newsletter du ) et n’a pas connu la crise des subprimes, ni les dotcoms, ni a fortiori 1987, est inquiet. Tout semble être à son ATH (All Time High), les investisseurs paraissent euphoriques. Ont-ils raison de l’être?
Première réponse : un sommet n’est pas un signal en soi. Un ATH dit où l’on est, pas où l’on va. Les marchés marquent de nouveaux sommets des dizaines de fois au cours d’un cycle haussier; certains culminent avant de corriger, d’autres poursuivent leur progression. La vraie question n’est pas « sommes-nous au plus haut », mais « payons-nous le juste prix pour la croissance future ».
Deuxième réponse : apprendre la bonne leçon de l’histoire. Après 2000, beaucoup ont juré d’éviter la tech; la vraie leçon était d’éviter de payer trop cher des promesses. Après 2008, certains ont banni les banques; la leçon était de se méfier de l’effet de levier mal maîtrisé. L’histoire rime, mais ne se répète pas. On ne transpose pas mécaniquement un passé dans un présent différent; on en extrait des principes.
Troisième réponse : séparer l’accidentel du maîtrisable. Un coup d’éclat ne fonde pas une méthode. Ce qui se répète, ce sont les pratiques : règles d’entrée et de sortie, ratio PEGI, bilans solides, trajectoire bénéficiaire lisible...etc. Ce sont ces briques qui donnent une chance de traverser les sommets comme les creux.
À l’usage d’un investisseur inquiet devant un ATH
Prix vs dynamique
Poser trois questions simples. Les bénéfices progressent-ils réellement. Les estimations sont-elles révisées à la hausse. Le multiple payé est-il cohérent avec ce rythme. Si, au moins, deux réponses sur trois sont positives, le sommet est moins intimidant.Scénario alternatif
Les indices peuvent être tirés par quelques noms. Il faut accepter d’être exposé aux leaders, sans que leur poids devienne hégémonique. Écrire le scénario B : si la vedette déçoit, quelles lignes prennent le relais?Gestion du temps
Cadencer l’attention. Un point hebdomadaire sur les faits nouveaux; un point mensuel sur l’allocation; un point trimestriel sur la thèse d’investissement. Ainsi, le temps devient un allié.Barbell de prudence
Associer des actifs de qualité à forte visibilité avec un quota mesuré d’innovations plus cycliques. On évite ainsi de dépendre d’un seul moteur.
En fait, rien de ce qui précède ne s’applique à mon fils. Son portefeuille se nourrit de la volatilité, de titres avec beaucoup d’alpha. Il coupe ses pertes rapidement et surfe sur la performance de quelques autres. Sa nouvelle approche : une side pocket pour des investissements hautement spéculatifs, avec effet de levier (jusqu’à 5x). C’est du play money en quelque sorte, avec pour lui une courbe d’apprentissage extrêmement rapide, tout ce qu’il faut pour son âge et, c’est de son âge.
L’ennui est une maladie dont le travail est le remède ; le plaisir n’est qu’un palliatif.
Duc de Lèvis
A propos de B-R & H Finance
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