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B-R & H Finance ● Les 4 saisons
Novembre 2025

Nano Banana
Obsession fiscale. On taxe ceux qui bougent, on surtaxe ceux qui restent. Le Sénat temporise, les entreprises s’adaptent. Mais l’investissement productif finit toujours par en pâtir.
Revue de marché

B-R & H Finance - 03.11.2025 - Purely indicative

B-R & H Finance - 03.11.2025 - Purely indicative
IA t’il un pilote dans l’avion
Le jeu de mot est nul mais je n’ai pas pu résister…
Dernière minute : au cours des 48 dernières heures, le marché a souffert, tandis que le rapport ci-après ne prend en compte que la situation à fin octobre. Goldman Sachs résume bien la situation :

Rapport à fin octobre
Le décor reste le même : tensions entre les Etats-Unis et la Chine et ligne plus dure envers Pékin et Moscou. C’est inconfortable, mais pas disruptif pour les portefeuilles. Wall Street a aussi ignoré les titres anxiogènes sur la fermeture du gouvernement.
Le fil conducteur demeure l’IA. Le cycle de capex des plateformes reste la boussole du marché, tiré par Alphabet, Amazon, AMD et Nvidia. Les méga-caps aux États-Unis, au Japon et en Corée gardent la main. Les semi-conducteurs et la mémoire HBM restent le pivot, ce qui soutient le Nasdaq et tout l’écosystème des “AI-capex beneficiaries” comme les équipementiers des data-centres, l’alimentation électrique ou le refroidissement. Même Nokia profite de la vague IA.
Le 10-ans U.S. gravite autour de 4.1%, avec une courbe qui se re-pentifie alors que le marché anticipe des baisses de la Fed. En zone euro, la BCE reste en pause, avec une communication parcimonieuse. L’écart OAT-Bund évolue autour de 75–80 pb, en retrait des pics de nervosité, mais la prime de risque française n’a pas disparu.
Tour d’horizon rapide. Le Nikkei225 (+16.4% Mtd) signe un record historique, aidé par un yen faible et la tech, avec la plus forte hausse mensuelle depuis 1994. Le KOSPI inscrit un plus-haut historique (+23%), porté par les semi-conducteurs et la défense. L’Eurostoxx50 suit la poussée paneuropéenne, soutenue par les banques et le luxe, et l’IBEX35 dépasse enfin son pic de 2007 sur un rallye bancaire. Le cuivre s’installe sur un plus-haut historique autour de Usd 11'200 la tonne. Côté crypto, Bitcoin consolide après des sorties sur certains ETFs ; le fonds américain de BlackRock reste l’ancre des encours et le BTC a oscillé près de Usd 110'000 en fin de semaine dernière, tandis qu’Ethereum se traite autour de Usd 3'700–3'900, sous son précédent ATH d’environ Usd 4'950.
Suisse. Le SMI, plus défensif, a logiquement sous-performé la fusée IA, même si la faiblesse récente du CHF lui a offert un petit vent arrière. The Swatch Group (+10%) bénéficie d’un regain de confiance sur l’idée d’un “bottoming-out”. Novartis recule après l’annonce d’une acquisition américaine d’environ Usd 12B.
Focus titres. Nokia Oyj (+41.4% Mtd) a touché un plus haut pour la décennie 2015-2025, aidé par l’optique et l’IA, et par l’annonce d’un investissement autour de Usd 1B, soit environ 2.9%, par Nvidia. AMD (+55.5% Mtd) profite d’un accord d’approvisionnement très médiatisé et du cycle capex IA. Ferrari corrige (-18.8%) après des objectifs long terme jugés tièdes. Novo Nordisk subit la pression des discussions sur les prix U.S. et de sujets de gouvernance. Xiaomi (-21.4% Mtd) pâtit de prises de profits et d’un positionnement sensible. Chez BR & H Finance, nous restons fans de Xiaomi (+23.3% en Ytd), que nous voyons comme un mix d’Apple et de Tesla.
Consommation et santé. Les traitements GLP-1 changent déjà les paniers de course. En moyenne, les utilisateurs réduisent leurs dépenses alimentaires d’environ Usd 218 par mois, surtout sur les produits gras et le “junk” comme les sodas. Cela met à l’épreuve certains modèles, tout en ouvrant des poches d’opportunités ailleurs.
Message clé. Les marchés restent tirés par l’IA, avec des résultats solides et une participation qui s’améliore, même si le leadership demeure les techno-plateformes. Nous restons exposés au thème capex-IA et à quelques cycliques de qualité, tout en gardant de la discipline sur le risque. Tandis que Nvidia passait le cap des Usd 5'000 milliards de capitalisation boursière, nous avons allégé notre position d’un tiers après avoir engrangé près de 2'000%.
Quelques chiffres
IA : Réduction massive des effectifs en entreprise
| Chine : TGV Pékin-Shanghai toujours plus rapide
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Editorial
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Se serrer la ceinture
Je suis horrifié par le volet fiscal du budget Français 2026. Étant abonné aux Échos, il ne se passe pas une édition sans 1 à 5 articles qui parlent de fiscalité ; CDHR, CEHR, retour de l’exit tax, impôt universel, taxe sur les holdings (voir section Patrimoine), augmentation de la flat tax, rétablissement de l’ISF, suppression de l’amortissement pour la location meublée, imposition de la plus-value sur la résidence principale, taxation des prix Nobel et j’en passe… C’est tellement compliqué que la plupart des parlementaires suivent, sans comprendre, les consignes de leur parti. Résultat, on assiste à des situations ubuesques où certains amendements voulus par l’Assemblée sont rejetés et d’autres, refusés, sont finalement acceptés. Heureusement, le Sénat fait tampon en attendant une dissolution qui fera perdre au ventre mou de l’Assemblée sa substance (Verts, MoDem, Horizons, EPR…) au profit du RN et de LFI et à la France entre 0.3% à 0.5% de croissance pour l’année de l’élection de la nouvelle assemblée… Mais entre nous, les entreprises ne votent pas. Les riches, eux, sont une infime minorité électorale. C’est donc tentant, en période d’absence de majorité parlementaire, d’aller piocher là où ça fait le moins de bruit dans les urnes.
Le débat budgétaire tourne à l’obsession fiscale. La France taxe déjà beaucoup (trop), dépense encore plus, et s’étonne de ne pas réduire son déficit ; le vrai tabou, c’est la productivité de la dépense, autrement dit l’efficience de l’administration à l’ère de l’IA. Les chiffres sont têtus : prélèvements à 43.8% du PIB en 2023 contre 33.9% en moyenne OCDE ; trajectoire de déficit qui vise encore 4.7% du PIB en 2026 ; effectifs publics à 5.8 mio pour 30.4 mio de personnes en emploi au total, soit ≈19% de l’emploi en France dans la fonction publique. En clair, 1 français sur 5 travaille pour l’État. En France, il est de bon ton de critiquer Milei et Meloni mais eux s’attaquent aux dépenses.
Le mécanisme qu’on ne veut pas voir, c’est celui que Parkinson avait déjà pointé en observant l’Amirauté britannique : moins il y avait de navires dans la flotte britannique et plus il y avait de fonctionnaires au ministère de la marine ; la bureaucratie croît par inertie, pas par besoin. La technologie change la donne. Les études sérieuses convergent : l’IA générative peut automatiser 30% des heures de travail d’ici 2030 (OECD 09.2025). Si Amazon le fait déjà alors pourquoi pas l’état français ? Ou maintient-on une bureaucratie comme une assurance-chômage déguisée ? L’IA progresse à pas de géant, plus nous attendons et plus nous dépensons en pure perte et plus le déficit se creuse (cqfd). La hausse des impôts ne sert qu’à retarder l’inévitable, c’est la chronique d’une mort annoncée.
Un dernier paradoxe: la fortune médiane des Français, USD 146k, reste parmi les plus élevées d’Europe (UBS – Wealth Report – 09.2025). Mais la France, en tant qu’État, est l’un des plus pauvres du monde développé. Comme un enfant gâté en surendettement.
Le vrai problème? Trop de dépenses de fonctionnement, pas assez d’investissement productif. Et une incapacité chronique à "se serrer la ceinture".
L’humour, c’est peut-être la politesse du désespoir. Alors rions un peu ; quand une famille voit ses revenus baisser, elle revoit ses priorités. Elle coupe Netflix et remet les vacances à l’année prochaine. Elle ne vend pas l’appartement de Mamie, dans lequel elle vit toujours, pour continuer ses virées au casino….
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Patrimoine
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Holdings patrimoniales et autres considérations
Il faut souligner que tous les impôts ci-après n’entreront en vigueur que si le budget est voté, et c’est loin d’être gagné. Néanmoins, même si le budget n’est pas adopté, cela donne le ton de ce que l’Assemblée voudra faire passer à l’avenir, donc “à bon entendeur”.
On nous avait vendu un taux d’imposition de 2% diffus sur l’“inactif”. Vendredi dernier, l’Assemblée a changé le tempo : exit la trésorerie, exit l’épargne financière, place à une liste fermée de biens somptuaires logés en société. Yachts, jets privés, véhicules de tourisme hors activité, bijoux et œuvres d’art non ouvertes au public (réf. 150 VI CGI), grands crus, résidences d’usage personnel : ce périmètre-là, et rien d’autre. Seuil de contrôle relevé à 50% (personne/famille élargie). Et sur cette base, l’impôt est fixé à 20% par an (oui, vous avez bien lu : 20%). Ce n’est pas un impôt sur la fortune, c’est un avertissement aux propriétaires qui parquent leurs biens personnels dans une holding.
Dans la vraie vie des grands patrimoines, un yacht ou un jet n’est presque jamais logé directement dans une holding française ; on les parque dans des SPV dédiées, pavillon et immatriculation où l’exploitation est facilitée, la TVA minimisée, l’assurance et le leasing optimisées, puis on remonte l’actif. Si malgré ces poupées russes, l’actif finit comptablement dans le périmètre d’une holding française contrôlée à 50% par une personne ou une famille ; dans ce cas, l’assiette “somptuaire” à 20% s’applique. Le point encore flou est la portée de la “détention” ; seulement en direct, ou aussi par transparence via filiales et consolidation. La navette dira si l’indirect tombe dedans.
Historiquement, les œuvres d’art étaient exonérées d’ISF et, depuis 2018, hors périmètre IFI (l’IFI ne vise que l’immobilier). Ici, on parle d’une taxe nouvelle sur des biens somptuaires logés en holding. L’amendement renvoie expressément à l’article 150 VI du CGI — le même article qui sert de base à la taxe forfaitaire sur les objets précieux (bijoux, œuvres d’art, objets de collection, antiquités). Le législateur vise ici l’usage de la société comme écran pour des biens personnels, pas la détention privée en tant que telle.
En conséquence : Une holding française clôture au 31.12 et détient uniquement des biens somptuaires : yacht Eur 3'000'000, collection d’art Eur 2'000'000, cave vins Eur 500'000, appartement résidence personnelle Eur 1'500'000.
Assiette “somptuaire” = 3'000'000 + 2'000'000 + 500'000 + 1'500'000 = Eur 7'000'000.
Taxe = 20% × 7'000'000 = Eur 1'400'000 pour l’exercice. C’est 20% de la valeur de ces biens listés, pas 20% de tout le patrimoine de la holding, ni d’un revenu.
Usufruit / nue-propriété : qui encaisse, qui supporte
Le démembrement ne bouge pas : l’usufruitier encaisse les revenus, les nus-propriétaires attendent le capital. Mais la nouveauté change l’équation patrimoniale si la holding détient des biens somptuaires. Dans ce cas, la taxe frapperait la société elle-même au taux de 20% de la valeur de ces actifs, indépendamment de la répartition usufruit/nue-propriété et du fait que l’usufruitier perçoive les flux. En clair : l’IR continue de cibler l’usufruitier pour les revenus ; la nouvelle ponction, elle, vise le stock somptuaire au bilan tant que le contrôle familial atteint 50%.
Usufruitier à l’étranger
Quand l’usufruitier devient non-résident (Suisse/Italie par exemple), les dividendes d’une société française basculent vers une retenue à la source limitée (de l’ordre de 12.8%–15%), puis taxation dans le pays d’accueil. Rien ne change avec l’amendement. Ce qui change, c’est la tenue de bilan : si la holding, même française, abrite un yacht, une résidence d’usage personnel ou une collection non ouverte au public, la taxe à 20% resterait due en France au niveau de la société, résidence de l’usufruitier ou pas.
Exit tax
Le Parlement remet sur la table une exit tax durcie, proche de la version instaurée sous Nicolas Sarkozy et assouplie sous Emmanuel Macron, lorsque le délai d’annulation avait été ramené de 15 ans à 2 ou 5 ans selon les cas. Le projet actuel rétablit un horizon de 15 ans, maintient le seuil à 1.3 Mio Eur et vise les contribuables qui transfèrent leur domicile fiscal hors de France tout en détenant des participations significatives. Le principe reste le même : la plus-value latente sur les titres est constatée au jour du départ et réputée imposable, avec possibilité de sursis si les conditions légales sont remplies ; l’imposition peut être annulée si les titres sont conservés pendant toute la période de suivi ou en cas de retour en France. Le dispositif cible le propriétaire des titres qui s’expatrie ; si ne part que l’usufruitier alors que les nus-propriétaires demeurent en France, il n’y a pas de déclenchement pour ce motif. Exemple simple : Mme B., résidente fiscale depuis 8 ans, détient un portefeuille de titres valorisé à Eur 1'800'000 pour un prix d’acquisition de Eur 1'200'000 ; elle s’installe en Suisse. Une plus-value latente de Eur 600'000 est alors constatée ; l’impôt correspondant devient exigible, sauf sursis. Si Mme B. conserve ses titres pendant 15 ans sans événement déclencheur ou si elle revient en France dans ce délai, l’imposition est annulée ; à l’inverse, une cession pendant la période mettrait fin au sursis et rendrait l’impôt immédiatement exigible.
IFI, les lettres restent mais le périmètre change
Vendredi soir, l’Assemblée nationale a voté la transformation de l’IFI en « impôt sur la fortune improductive ». Le dispositif élargit l’assiette au-delà de l’immobilier pour viser des actifs jugés non productifs (métaux/objets précieux, voitures de collection, yachts, avions, actifs numériques et certains contrats en fonds euros), tout en instaurant un taux unique de 1%. Le seuil d’entrée reste fixé à Eur 1.3 million par foyer, avec la possibilité d’exempter un seul bien (notamment une résidence principale) dans la limite d’un abattement de Eur 1 million ; la mesure doit encore franchir la navette parlementaire et son rendement exact n’est pas arrêté.
N’en jetez plus, la coupe est pleine
Dans le même temps, les députés ont fortement alourdi la taxe sur les rachats d’actions : assiette étendue à toutes les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse Eur 750 millions et relèvement du taux de 8% à 33%, pour un rendement annoncé autour de Eur 8–8.4 milliards la première année.
Votre taxe est une mesurette, une passoire, nous voulons la taxe Zucman franchement et pas légèrement, en entier et pas à moitié
Clémentine Autain (députée)
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